La ville de Batna sous haute surveillance en prévision du meeting de Belkhadem et Bensalah
La ville de Batna est d’ores et déjà quadrillée par un déploiement important des forces de sécurité en prévision du meeting que doivent animer Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Belkhadem au nom de Bouteflika, samedi prochain, dans le cadre de la campagne pour le scrutin du 17 avril prochain. Le meeting que devait initialement animer le directeur de campagne du candidat Bouteflika, Abdelmalek Sellal, a été annulé et remplacé par celui qui sera assuré le 12 avril par Abdelkader Bensalah, secrétaire général du RND et président du Sénat, conjointement avec Abdelaziz Belkhadem, nouvellement rappelé à la Présidence en tant que ministre d’Etat et conseiller du président de la République, dont il assure la campagne avec les cinq autres membres de son comité de campagne. Abdelmalek Sellal a été, en effet, dissuadé de se rendre dans la capitale des Aurès pour y animer un rassemblement, par crainte de débordements, et ce, en raison du climat électrisé qui règne dans cette wilaya de l’est du pays dont les habitants ne décolèrent toujours pas, suite à la lourde blague de Sellal sur les Chaouis. Plusieurs appels à manifester en réaction aux propos du directeur de campagne de Bouteflika et pour contrer le discours officiel ont été, d’ailleurs, lancés par les citoyens de cette région, parmi lesquels un appel pour une manifestation mardi prochain à Batna «pour le changement du système». Comme nous l’avions mentionné dans un de nos précédents articles, le Mouvement culturel amazigh (MCA) a appelé à une marche populaire dans la ville de Batna, le 15 avril, en estimant notamment, dans un communiqué adressé à notre rédaction, qu’«en provoquant les Algériens, qui par l’insulte, qui par la ségrégation, qui par la suspicion au patriotisme, le pouvoir préfère les opposer entre eux pour faire oublier ses forfaits au lieu de les mobiliser pour consolider leur patriotisme, construire la démocratie citoyenne et édifier le développement». Le MCA appelle aussi à «un boycott massif» de l’élection présidentielle et dénonce la volonté du pouvoir de prolonger «un système qui a ruiné le pays et humilié la nation». Des personnalités influentes et respectées, originaires de cette localité, ont lancé un appel au calme, par le biais des notables de la ville, et ont souhaité que les citoyens tournent la page pour éviter qu’un «lapsus» échappé maladroitement de la bouche d’un responsable «par trop blagueur et qui n’avait aucune mauvaise intention» provoque une colère qui pourrait dégénérer et porter atteinte à l’unité du pays.
Meriem Sassi