Fièvre Ebola au Maroc : le virus se rapproche-t-il de l’Algérie ?
Deux cas de fièvre Ebola sont suspectés au Maroc, selon des comptes rendus de la presse qui cite des sources hospitalières à Casablanca. Selon ces informations, plusieurs personnes atteintes par le virus Ebola sont actuellement soignées au centre hospitalier Moulay-Youssef de Casablanca. Il s’agirait de Subsahariens qui ont transité par l'aéroport international Mohammed-V. Les médecins, qui ont reçu l’ordre de soigner les malades contaminés, ont organisé un sit-in pour protester contre une injonction qui met leur santé ainsi que celle des citoyens en danger. Cités par des sites d’information marocains, des médecins ont souligné que «les Subsahariens atteints par le virus Ebola doivent être mis en quarantaine au lieu d'être admis dans un hôpital». Et d'ajouter qu'un tel ordre «met en danger les patients, le corps médical, ainsi que l'ensemble des citoyens marocains». Des informations peu rassurantes qui arrivent de ce pays voisin après la déclaration de la maladie en Guinée et dans d’autres pays africains dont le Mali, et malgré les précautions de contrôle sanitaire que les autorités marocaines disent avoir prises, dans une tentative de tranquilliser l’opinion marocaine, mais aussi les nombreux touristes qui transitent par les aéroports du royaume. Le risque est aussi à prendre au sérieux en Algérie où les autorités sanitaires devraient prendre les mesures nécessaires de contrôle et d’information. Car il faut savoir qu’il n’existe aucun vaccin ou traitement pour cette maladie dont l’issue est le plus souvent mortelle. Selon l’OMS, l'épidémie de la fièvre Ebola en Afrique occidentale est «l'une des épidémies qui comportent le plus de défis» depuis l'apparition de la maladie il y a 40 ans. Une centaine de cas mortels ont déjà été recensés en Guinée et plusieurs autres au Liberia, en Sierra Leone et au Mali. Il faut savoir que cette maladie, qui se traduit par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées, se transmet à l’homme à partir d’animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine. D’un taux de létalité de 90%, cette fièvre hémorragique est apparue pour la première fois en 1976, lors de deux flambées simultanées à Nzara (Soudan) et à Yambuku (République démocratique du Congo). Yambuku étant situé près de la rivière Ebola, c’est de là qu’est venu le nom de la maladie. Alors qu’Ebola menace en Afrique, en Arabie Saoudite, le ministère de la Santé vient d’annoncer le décès à Riyad d'un patient atteint du coronavirus Mers, ce qui porte à 67 le nombre de personnes mortes de la maladie dans ce pays. Ces deux pathologies rappellent aussi l’épisode de la grippe aviaire qui a causé, il y a quelques années, des dizaines de morts et occasionné de grades frayeurs au sein des populations à travers le monde et en Algérie où des précautions sanitaires avaient été prises.
Meriem Sassi