Pression insoutenable
Par Kamel Moulfi – D’un côté, le risque d’être embarqués par la police, sur ordre du pouvoir, et, de l’autre, celui d’être «caillassés» par des provocateurs infiltrés parmi les opposants, les journalistes algériens ne sont sans doute pas surpris de connaître le sort réservé à leur profession dans ce moment particulièrement chaud de la vie politique que traverse notre pays. C’est la preuve qu’ils sont au cœur de l’événement. Ils ont, comme toujours et partout dans le monde, pour tâche d’informer et les obstacles à leur liberté de le faire restent nombreux. Le contexte politique, dans les circonstances particulières de ce scrutin et de la campagne électorale qui le précède, est chargé de pressions sur les journalistes et cela ne favorise pas du tout leur travail. Or, jamais, peut-être, le besoin d’informations sur les affaires du pays, portant sur des questions qui les concernent directement, n’a été aussi ressenti par les Algériens, dans une situation compliquée par les interférences de la dimension régionale et internationale. L’avantage des journalistes algériens est dans leurs capacités à travailler dans les plus mauvaises conditions. Les plus «anciens» qui sont encore en activité ont, dans les années 1990, fait face aux assassins, tout en affrontant la censure, et en étant contraints à la plus grande vigilance pour éviter la manipulation. Faut-il le rappeler : le climat de terreur a été pratiquement intenable et le stress vécu dans ces moments indescriptibles, sans que l’exigence de qualité à l’égard des journalistes en soit atténuée. La même exigence est posée aujourd’hui par le public qu’il s’agisse des lecteurs de journaux ou de ceux qui suivent les informations quasiment en instantané sur les sites électroniques ou sur les chaînes privées de télévision. La responsabilité qui pèse sur les journalistes est plus lourde, mais ils bénéficient non seulement de la sympathie, mais aussi du soutien des Algériens qui n’admettent pas que l’on s’en prenne à «leurs» informateurs.
K. M.
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