Imposant rassemblement des Mozabites devant la maison de la presse
Des centaines de Mozabites se sont rassemblés en début d’après-midi devant la maison de la presse Tahar-Djaout à Alger pour dénoncer la «situation pourrie» à Ghardaïa et mettre l’Etat devant ses responsabilités. Bien organisés, ils ont fortement crié leur détresse et accusent l’Etat de les avoir abandonnés. Les manifestants, bien alignés sur le trottoir, ont exhibé des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Non à l’extermination des Mozabites», «Bouteflika, responsable de la situation», «Où est l’Etat ?», «Le vote passe avant la vie humaine» ou encore «Ghardaïa brûle et les membres du gouvernement en campagne». Les manifestants ont entonné l’hymne national et réaffirmé leur attachement à l’Algérie. Ils ont dénoncé la passivité de l’Etat qui a laissé la situation se corser. «Aujourd’hui, un autre martyr, le sixième, vient de tomber sous les balles d’un inconnu. Où sont passés les services de sécurité ? Pourquoi n’assurent-ils pas la sécurité des biens et des personnes ? Que font-ils à Ghardaïa ?» s’interroge un des manifestants qui en a gros sur le cœur. Les Mozabites disent vouloir prendre à témoin l’opinion nationale et responsabiliser les membres du gouvernement et le chef de l’Etat sur la situation dans la vallée du M’zab et son évolution. Ils estiment que la crise est profonde et nécessite une véritable mobilisation de l’Etat pour la régler. Ils appellent à l’intervention de l’armée pour garantir la sécurité des biens et des personnes et mettre un terme aux agressions des populations et l’assassinat des citoyens de cette région. Ils considèrent que la police et la gendarmerie ont échoué dans leur mission, et que le gouvernement actuel est incapable d’apporter des solutions durables et radicales à cette véritable crise «sécuritaire». Pour les manifestants, ce qui se passe actuellement à Ghardaïa est «très grave» et «dangereux» pour la stabilité du pays.
Sonia B.