Conférence de presse d’Ali Benflis : «Bouteflika a établi un passeport diplomatique à tous ses proches»
«Si jamais il y a fraude, je ne quitterai pas la scène politique et je ne serai pas seul. Il y aura à mes côtés tous les Algériens qui auront voté pour moi. Je prône la lutte pacifique et je ne tolérerai aucune violence», a répondu le candidat à la présidentielle de jeudi, Ali Benflis, aux nombreux journalistes nationaux et étrangers lors d’une conférence de presse qu’il a animée ce mardi matin au quartier général de sa direction de campagne. Benflis a affirmé, en réponse au message de la direction de campagne de Bouteflika qui l’accuse d’«appeler à la discorde : «Ils m’ont accusé d’appeler à la fitna devant une personnalité étrangère parce que je me suis opposé à la fraude. Dites-moi depuis quand le respect de la volonté du peuple est-elle assimilée à une fitna ? Le feu de la fitna, c’est moi qui l’éteindrai !» a-t-il ironisé. A une question sur l’accusation de terrorisme dont lui et ses soutiens ont fait l’objet, M. Benflis a indiqué que ses propos adressés aux walis et aux chefs de daïra ont été «sortis de leur contexte et instrumentalisés de manière éhontée». «Mes propos contenaient un appel aux cadres chargés de l’élection pour qu’ils travaillent avec conscience», ajoutant qu’en les appelant à «préserver» leurs enfants, il voulait dire qu’il les appelait à ne pas mettre leurs familles et leurs enfants dans la gêne au cas où ces derniers apprenaient un jour que leur père a été responsable d’une fraude». Benflis a par ailleurs souligné que la fraude «est une forme de terrorisme» qu’il combattra, parce que c’est «l’ennemi du peuple». A une question-provocation sur le passeport diplomatique qu’il détiendrait toujours, bien qu’ayant quitté le gouvernement depuis longtemps, le conférencier a répondu qu’en vertu de ses fonctions précédentes au service de l’Etat, il a eu droit à ce passeport, précisant au passage que le décret qui confère le droit à l’obtention de ce document de voyage spécial a été amendé par le président actuel, Abdelaziz Bouteflika, «de sorte à en faire profiter tous ses proches». Aux nombreuses attaques qui le ciblent, M. Benflis dit être totalement «indifférent» : «Elles renseignent sur l’état de panique et de désarroi qui s’est emparé de leurs auteurs», a-t-il estimé.
Mohamed El-Ghazi