Grande mobilisation du RCD pour le boycott en Kabylie

La fièvre électorale a fini par redonner vie aux partis politiques et à les sortir de leur immobilisme. C’est le cas du RCD qui a réussi, aujourd’hui mardi, sa plus grande démonstration de rue depuis des années, même s’il a insidieusement mêlé son action à un appel pour la célébration de l’anniversaire du «printemps berbère», une cause qui continue à mobiliser une partie de la jeunesse. Des milliers de personnes ont répondu à l’appel du parti pour des marches simultanées en Kabylie, organisées dans les trois chefs-lieux de wilaya, à savoir Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, afin de réitérer son appel au boycott de l’élection présidentielle. A Béjaïa, c’était la mobilisation des grands jours. Plusieurs centaines de manifestants, essentiellement des étudiants et des militants du parti, ont parcouru la principale artère de la ville, allant du campus de Targa-Uzemmur jusqu’à la placette jouxtant le siège de la wilaya. Les manifestants ont brandi de nombreuses banderoles auréolées de couleurs du parti, sur lesquelles on pouvait lire notamment : «Halte à la mascarade électorale», «Pour l’officialisation de tamazghit», tout en scandant des slogans hostiles au pouvoir : «Y en a marre de ce pouvoir», «Chiyyatine, serraqine, yeqoulou wataniyyine», «Ulac l’vote ulac». Arrivée devant le siège de la wilaya, la foule s’est rassemblée pendant une demi-heure pour écouter de courtes harangues des cadres du parti. L’ancien député et secrétaire national à la communication du RCD, Atmane Mazouz, a été le premier à prendre la parole pour dénoncer ce qu’il a qualifié de «énième supercherie», en clamant que «le 17 avril au soir, nous aurons un président illégitime, un intendant du régime». Lui succédant, le président du bureau régional du parti a lu un communiqué officiel, réaffirmant la position de son parti par rapport à la présidentielle, mais aussi au débat actuel, en insistant sur l’impératif d’une «période de transition». Reprenant la parole, Atmane Mazouz informe l’assistance que la marche à laquelle son parti avait appelé à Batna a été empêchée par les autorités. Pour lui, c’est la répression du pouvoir qui, une nouvelle fois, s’abat sur les partisans du changement.
De Béjaïa, Rabah Aït Ali
 

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