Le MCLD appelle à «des actions pour un changement unitaire»
Le Mouvement citoyen pour les libertés et le développement (MCLD) considère que le scrutin présidentiel de jeudi dernier va aggraver la crise politique du pays. Ce mouvement, dirigé par l’ancien député Ali Brahimi, lance ainsi un appel pour «des actions politiques démocratiques et pacifiques unitaires» afin d’«élaborer une plate-forme de consensus national et construire un rapport de force conséquent en faveur d’une issue démocratique au désastre national actuel». Pour Ali Brahimi, «l’abstention massive des citoyens est une leçon historique administrée à tous ceux qui ont conclu à l’immaturité ou au manque de discernement des Algériens». Le MCLD ne veut cependant pas se limiter dans sa lecture politique au seul registre de la fraude. Il estime que «la désaffection populaire cible également toute la classe politique de l’opposition minée par des contradictions connues de tous». Ainsi, pour Brahimi, «la fraude a fait son œuvre mais la crise s’est aggravée et les enjeux et demandes démocratiques reviennent avec force». «Si la maladie du Président “élu” symbolise, certes, un pouvoir vieilli, usé et anachronique, elle ne peut, seule, expliquer l’impasse d’un régime autoritaire d’essence militaire, vieux de l’âge de l’Indépendance nationale», insiste-t-on. Ali Brahimi appelle l’Armée à ne pas se soustraire de sa responsabilité. «Les décideurs de l’Armée ne peuvent se soustraire à la solution d’une impasse qu’ils ont largement contribué à tisser. Il y va de la survie de l’Algérie», soutient-il. Le MCLD a dénoncé dans ce sillage l’énième viol des consciences, des institutions et de la souveraineté populaire qui s’est conjugué «avec l’horrible cabale médiatique assenée au candidat Ali Benflis et aux partisans du boycott et du changement». Cela, d’après ce mouvement, signifie que «le pouvoir est prêt au pire pour différer le changement». Un changement qui se produira tôt au tard, estime le MCLD.
Sonia B.