Bouira : libération des manifestants arrêtés le jour du vote
Après deux journées pour le moins agitées durant la période de l’élection présidentielle, le calme est presque totalement revenu dans les communes de la wilaya de Bouira secouées par les violentes émeutes contre le vote. Et les autorités semblent décidées à jouer la carte de l’apaisement puisque la majorité des personnes interpellées durant ces évènements ont été finalement relâchées. C’est le cas en effet à Chorfa et Raffour qui ont connu des troubles, y compris la nuit qui a précédé le jour du vote. Plusieurs personnes ont d’ailleurs été touchées par des projectiles dans les affrontements avec les forces anti-émeute qui ont, elles aussi, enregistré des blessés. Cependant, les manifestants appréhendés ont été libérés vendredi et samedi par les services de sécurité bien que les poursuites demeurent toujours en cours. Dans la commune de Chorfa, ce qui est, cependant, le plus à déplorer ce sont les dégâts causés au technicum, notamment dans sa partie dortoir qui a été incendié par les émeutiers. Ce retour au calme a, par ailleurs, permis la réouverture de la RN 26, reliant Tazmalt à l’autoroute Est-Ouest, après sa fermeture suite aux émeutes de mercredi et jeudi. Dans les autres communes qui ont connu mercredi et jeudi de violents affrontements, à l’image de M’chedallah, Saharidj, Ahnif et Bechloul, mais aussi Haïzer et El Esnam, les autorités sécuritaires et judiciaires ont adopté le même ton puisque les personnes arrêtées ont toutes rejoint leur domicile vendredi. Certains observateurs locaux ont vite fait de lier ces mesures d’apaisement à l’approche d’un évènement important pour la région : le 20 avril, anniversaire du Printemps berbère de 80. Les marches et autres actions visant à appuyer la revendication identitaire sont programmées dans toute la région. La libération des émeutiers est de nature à calmer les esprits dans cette perspective et de couper, ainsi, l’herbe sous toutes les parties qui seraient tentées de profiter de cet évènement pour souffler sur le brasier, dans une période postélectorale toujours sur le grill.
A. Sadek