Selon un rapport de l’ONU : le Maroc pays arabe le plus dangereux après l’Egypte
Le Maroc est, après l’Egypte, le pays arabe le plus dangereux de toute la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA) en raison du nombre de plus en plus important d’homicides volontaires enregistrés, selon le rapport 2013 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Si le Maroc arrive en deuxième position, derrière l’Egypte, en termes de criminalité entre 2010 et 2011, l’analyse statistique des données pour les dix dernières années fait ressortir que le royaume occupe la tête du classement et détrône même l’Egypte dans le classement des pays les plus dangereux de toute la région MENA. Sur la décennie, la criminalité est en hausse constante, révèle le rapport annuel de l’organisation qui met en exergue le fait que Maroc a un taux d’homicide plus important que tous les autres pays de la région. L’organisation onusienne a comparé les taux d’homicides du royaume avec ceux de deux autres pays d’Afrique du Nord à savoir l’Algérie et l’Egypte. Au Maroc, de 2000 à 2012, ce nombre est passé de 461 meurtres à 704, soit une augmentation de 52%.
Les statistiques montrent aussi qu’entre 2004 et 2009, les taux d’homicide marocains étaient plus hauts que celui des deux autres pays de la région. Seule l’Egypte dépasse le Maroc en 2010 et 2011, avec trois homicides pour 10 000 habitants, une statistique qui peut s’expliquer par les événements liés au printemps arabe. En 2012, le royaume compte deux homicides pour 10 000 habitants. Le rapport précise aussi que les hommes sont responsables de cet homicide dans une proportion de 87,8%. Casablanca est la ville la plus concernée par ces crimes, avec un bond du nombre d’homicides de 1,2/100 000 en 2005 à 1,4/100 000 en 2009. Elle arrive en tête des villes les plus dangereuses du pays. Le rapport onusien, à contre-courant des déclarations des autorités marocaines qui affirment que la situation sécuritaire dans le pays est «rassurante», révèle que le taux est resté stable entre 2004 et 2011, avant de connaître une augmentation significative. Un sociologue marocain, dans un entretien à un journal local, estime que «ces crimes sont devenus de plus en plus importants au sein de la société (marocaine) en raison, entre autres, du recul de la sécurité dans certaines zones, du laxisme de la justice, en plus de facteurs sociaux comme le chômage et la pauvreté, et leur prolongement naturel dans la consommation de stupéfiants».
Amine Sadek