Des têtes doivent tomber
Par R. Mahmoudi – Les émeutes en Kabylie sont en train de prendre des proportions alarmantes, suite au matraquage abusif des manifestations du 20 Avril à Tizi Ouzou. Le risque de contagion dans toute la Kabylie n’est pas à écarter après les émeutes signalées mardi soir à Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, jour où 89 détenus étaient présentés devant le juge. Des scènes qui rappellent les douloureux événements du printemps 2001 qui avait été déclenché par une grave bavure sécuritaire. La responsabilité de cette situation incombe en premier lieu à la DGSN et à son patron qui s’est de tout temps enorgueilli de sa méthode dite de la gestion des foules, fondée en théorie sur le respect de la loi et des droits de l’Homme mais qui, sur le terrain, s’apparente davantage à de la barbouzerie. L’innommable bavure de Tizi Ouzou, heureusement filmée par des amateurs, si elle met à nu l’inanité d’un discours sécuritaire lénifiant, marque l’échec retentissant de son principal promoteur qui, face aux épreuves de terrain, se retrouve impuissant, dépassé. Hier à Ghardaïa, puis contre le mouvement Barakat, aujourd’hui à Tizi Ouzou, les bavures se multiplient et ne peuvent être considérées comme des cas isolés, comme le DGSN tente à chaque fois de faire croire pour justifier des dépassements intolérables. Hamel a diligenté une enquête pour déterminer les responsabilités de la bavure. Cela ne peut déboucher – comme cela s’est passé pour le cas de Ghardaïa – que sur une radiation de quelques agents boucs émissaires. Cela est-il suffisant ? Bien sûr que non. C’est tout le commandement de la police, et à leur tête l’actuel DGSN, qui doit être reconnu comme responsable de telles dérives qui attentent gravement à la sécurité et à la cohésion nationales. Toutefois, tout le monde sait que les plus hautes autorités du pays n’accepteront jamais de se déjuger ni, encore moins, d’avouer le danger que constitue leur gestion des affaires publiques pour la sécurité et la stabilité de l’Algérie.
R. M.
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