Alger absente du classement mondial des cités émergentes
Huit villes africaines ont été identifiées par le cabinet-conseil A.T. Kearney dans son classement mondial réservé aux cités émergentes dans lequel aucune ville algérienne n’est citée, même pas la capitale. Alger est, en effet, complètement absente de cette sélection des cités qui connaissement un développement à même de les propulser au niveau des grandes métropoles. L’étude Emerging Cities Outlook établit un classement des villes qui pourraient être, selon le cabinet A.T. Kearney, « les futures plateformes du développement économique et commercial du continent». Quatre villes du continent peuvent se targuer de figurer dans le Top 20 des «mégalopoles émergentes» sélectionnées par A. T. Kearney en raison de la vitesse avec laquelle elles se rapprochent des grandes mégalopoles mondiales, en matière de capital humain, d'activité économique et d'innovation. Et ce ne sont forcément pas les cités auxquelles on pourrait penser. Le cabinet précise, d’emblée, que ce classement concerne les villes des pays à revenus faibles et intermédiaires «ayant les caractéristiques et le potentiel nécessaires pour venir concurrencer les grandes mégalopoles mondiales dans un horizon de 10 à 20 ans». Dans ce classement des «mégalopoles émergentes», la palme, pour les villes africaines, revient, tenez-vous bien, à la capitale de l’Ethiopie, Addis-Abeba, qui décroche la troisième place mondiale des villes émergentes, suivie de Nairobi, la capitale du Kenya (9e), des villes sud-africaines de Johannesburg (13e) et du Cap (16e) et de Tunis (18e). Les autres métropoles africaines choisies parmi les 34 incluses dans ce classement sont Casablanca (22e), Le Caire (30e) et Lagos (32e). Pour établir le classement Global Cities Index, le cabinet A.T. Kearney a analysé et classé 84 métropoles mondiales, en se basant sur un certain nombre de critères d’appréciation sélectionnés autour du principe de l’ouverture sur le monde. Ces cinq indicateurs sont l'activité économique, le capital humain, l'échange d'informations, l'offre culturelle et l'influence politique. Ni Alger ni aucune autre ville algérienne ne semblent remplir ces critères, en termes de performance actuelle ou de potentiel pour les prochaines années. Le classement démontre une nouvelle fois que quelles que soient les solutions de rafistolage entreprises ces quinze dernières années pour redonner vie à une capitale, censée être la vitrine du pays, Alger demeure cette cité qui s’est étendue sans un véritable plan de développement et d’urbanisme, et sans cachet particulier pour en faire une ville qui a sa propre identité. A Alger, on est encore au stade de la réfection des trottoirs… elle ne peut, par conséquent, prétendre à une quelconque place parmi les cités mondiales émergentes.
Amine Sadek