L’Algérien Lakhdar Brahimi a-t-il démissionné de son poste d’émissaire de l’ONU en Syrie ?
Plusieurs agences de presse, citant une source diplomatique européenne aux Nations unies qui a parlé sous le sceau de l’anonymat, ont repris aujourd’hui vendredi l’information selon laquelle l’envoyé spécial de Ban Ki-moon en Syrie, Lakhdar Brahimi, aurait pris sa décision de démissionner de son poste et qu’il ne tarderait pas à l’annoncer officiellement. Ces rumeurs, non démenties, sont accréditées par l’absence du diplomate algérien depuis plusieurs semaines. Sa dernière apparition remonte au 12 avril dernier à Alger, à l’occasion de sa rencontre avec le président Bouteflika, en pleine campagne électorale. A l’issue de cette entrevue, Brahimi a exprimé son scepticisme sur l’évolution de la situation en Syrie, qu’il a qualifiée d’inextricable. Pour les observateurs de la scène internationale, l’échec de la mission de l’ONU en Syrie était patent depuis les discussions dites de Genève-2 entre le gouvernement de Damas et l’opposition représentée par le Conseil national syrien, appuyé par les capitales occidentales et les Emirats du Golfe. Les deux parties étaient restées inflexibles sur leurs positions de principe, au moment où Paris, Londres et Washington souhaitaient voir les choses évoluer plutôt vers la mise en place d’une instance de transition «sans le président Bachar Al-Assad». De son côté, le diplomate algérien a émis des réserves sur les démarches entreprises par Damas pour l’organisation d’une élection présidentielle dans une telle conjoncture. Il a estimé que cela risquait de nuire au processus politique en cours et de réduire les chances d’une solution négociée au conflit. Mais Damas rejetait toute ingérence dans ces affaires internes. Nommé en août 2012, Lakhdar Brahimi a déjà menacé de démissionner au cours de l’année en 2013 pour protester contre les multiples entraves qui étaient dressées contre l’action diplomatique en Syrie, à cause des positions contradictoires des grandes puissances sur cette question au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU.
R. Mahmoudi