L’Algérie dans l’œil du cyclone ?

Il faut être un fieffé menteur, comme les aventuriers du clan présidentiel qui ont imposé au peuple algérien et à l'Algérie leur candidat, dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer ses fonctions, pour répondre par la négative à cette question. En effet, «l'élection» par le viol de la conscience du peuple, le recours à la force brutale et à la fraude massive d'Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat, gros de tous les risques pour la cohésion, la stabilité, la sécurité et l'unité nationales, n'a pas échappé à la communauté internationale. La contestation des «résultats» complaisants de cette parodie d'élection ou mascarade, qui aurait coûté au pays la bagatelle de 300 millions d'euros, par l'écrasante majorité du peuple algérien, des partis politiques et de la société civile a porté un sérieux coup à la crédibilité du gouvernement algérien qui l'a organisée. L'autoproclamation de M. Ali Benflis, comme vainqueur de cette «élection» fait que l'Algérie a aujourd'hui deux présidents de la République. Le candidat fantôme, qui devient le président réel et le candidat réel qui en devient le président fantôme. Face à cette situation chaotique, la communauté internationale semble déjà avoir adopté le scénario classique suivant :
1- Dans le but d'arracher à l'Etat défaillant et vulnérable, miné par des problèmes internes, que des dirigeants tyranniques, arrogants, cupides et obstinés refusent de régler durablement, le maximum de concessions politiques, militaires, diplomatiques, économiques et commerciales, les puissances occidentales commencent toujours par lui dire le contraire de ce qu'elles pensent de sa gouvernance problématique. Exemple : «Il n'y aura pas de Printemps arabe en Algérie», dixit Tony Blair, ancien Premier ministre britannique. Elles poussent ainsi les tyrans, hélas !, souvent des Arabes, à la faute en les laissant aller au bout de leur folie, en faisant semblant de ne pas s'intéresser à eux ou de les encourager dans leur fuite en avant suicidaire.
2- Une fois, dans l'œil du cyclone, l'ONU met sous les feux des projecteurs l'Etat en question par des formules sibyllines, comme celles utilisées dans le message de «félicitations» adressé par Ban Ki-moon à Bouteflika, «il faut travailler avec l'opposition», qui seront ensuite suivies par des informations et déclarations alarmistes émanant des médias, des ONG et des puissances occidentales, pour refermer le piège sur le tyran en question et le plonger dans l'engrenage infernal visant à sa destruction et à celle de son pays, avec lui !
3- Enfin, le sanglant attentat terroriste, qui a eu lieu dans la wilaya de Tizi Ouzou, le lendemain de l'élection présidentielle, et qui a coûté la vie à 11 militaires et fait plusieurs blessés et la répression féroce par la police algérienne des manifestations pacifiques, qui ont été organisées dans plusieurs wilayas du pays, pour la célébration du 34e anniversaire du Printemps berbère, ont fait l'objet d'une couverture médiatique importante et apporté beaucoup d'eau au moulin des uns et des autres.
En tout état de cause, ceux qui ont impudiquement placé leur carrière et leurs intérêts personnels au-dessus du destin et des intérêts vitaux de notre pays devraient d'urgence réviser leur stratégie suicidaire tant que cela est encore possible !
Rabah Toubal
 

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