Al-Jazeera réclame 150 millions de dollars à l’Egypte

L’avocat d’Al-Jazeera a annoncé que la direction de la chaîne qatarie vient de réclamer une réparation estimée à 150 millions de dollars pour tous les dommages occasionnés, selon lui, par le gouvernement égyptien lors des événements qu’a connus le pays. Le conseil juridique de la chaîne ajoute que l’Egypte s’est acharnée contre Al-Jazeera et ses journalistes de façon continue depuis l’éviction de Mohamed Morsi et la chute du régime islamiste en juillet dernier. Il donne un délai de six mois au gouvernement du Caire pour payer la réparation réclamée, faute de quoi la chaîne recourrait aux tribunaux. C’est la première fois qu’une chaîne de télévision réclame une somme aussi exagérée – alors qu’Al-Jazeera a été lancée avec un budget de 500 millions de dollars – en guise de dédommagement pour des dégâts qu’elle aurait subis au cours de l’accomplissement de son travail. Al-Jazeera était soumise à une décision d’interdiction de tourner et d’émettre sur le territoire égyptien dès les premiers jours de l’insurrection du 2 juillet dernier qui a emporté le pouvoir des Frères musulmans. Cette chaîne s’était distinguée, en Egypte, mais aussi dans tous les pays arabes qui avaient connu des troubles, par son travail de propagande en faveur des islamistes. Elle était officiellement accusée de semer la discorde et la haine. Ce qui a poussé les nouvelles autorités du Caire à procéder à la fermeture de ses nombreux bureaux disséminés à travers les grandes villes du pays. Plus de sept correspondants avaient annoncé leur démission en direct à la télévision, contestant la ligne politique adoptée par les deux chaînes qui diffusaient leurs programmes en live : Al-Jazeera et Al-Jazeera Mubachir. Défiant les mesures d’interdiction en vigueur, cette chaîne continuait à utiliser des stations clandestines, avec l’aide des Frères musulmans, pour diffuser ses reportages et propager ses discours.
R. Mahmoudi