Le FFS tient son conseil national ce week-end : l’avenir du parti en jeu
Le Front des forces socialistes (FFS) réunira en session ordinaire son conseil national durant ce week-end (vendredi et samedi) pour examiner en profondeur la situation politique du pays. Les travaux de cette session ont débuté ce vendredi matin au siège national du parti, à Alger. Cette session intervient dans un contexte politique particulier, à savoir la réélection du président Bouteflika (malade) à la tête de l’Etat, lequel a désigné à nouveau Abdelmalek Sellal comme Premier ministre. Ce dernier devra rendre publique incessamment la composante de son (nouveau) gouvernement qui sera probablement élargi à d’autres formations politiques. Le FFS ? Dans son discours, lu au nom de l'instance présidentielle du parti, Ali Laskri a tranché le débat en annonçant le refus de son parti de la proposition d'intégrer le gouvernement qui lui a été faite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Laskri révèle que deux postes minitériels ont été proposés au FFS. Une proposition qui a été révélée en son temps par Algeriepatriotique.De nombreux observateurs avaient relevé un «réajustement tactique» de sa ligne politique habituellement des plus dures. En effet, le FFS, qui n’arrive toujours pas à se positionner clairement et définitivement par rapport au pouvoir en place, persiste dans ses positions ambiguës. Critique par-ci, conciliant par-là, le plus vieux parti de l’opposition semble ne savoir plus sur quel pied danser. Sa fameuse position «ni participation ni boycott» a fortement marqué les esprits. Etonnante pour certains, incompréhensible pour d’autres, cette position reste unique dans les annales de la politique algérienne. Peu présent sur la scène politique bouillonnante depuis si longtemps, le FFS est dans une attitude «attentiste», réaffirmant à chaque occasion son «engagement à travailler avec les autorités et tous les acteurs de la société civile et politique». Ce parti a été totalement absent de la campagne présidentielle, marqué par un affrontement multiple entre boycotteurs et participants, et entre le président-candidat et son principal rival Ali Benflis. Le FFS s’est contenté du strict minimum, en refusant de s’impliquer d’aucune manière dans la présidentielle du 17 avril dernier. Il observe aujourd’hui la même attitude «méfiante» envers les diverses initiatives qui émanent de l’opposition. Sollicité par la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, le FFS a accepté d’«écouter les explications» de deux représentants de cette structure politique regroupant cinq partis de l’opposition. Mais il ne compte aucunement prendre part à cette initiative dans laquelle se trouve déjà son «frère ennemi» le RCD. Ainsi, des partis de l’opposition, le FFS semble ainsi le plus «prêt» à intégrer le gouvernement, même s’il ne le faisait dans l’immédiat, selon des sources proches de ce parti. Même s’il a boycotté la cérémonie d’investiture de Bouteflika, il reste toujours prêt à travailler main dans la main avec le gouvernement. Il a d’ailleurs tenu à le réitérer dans un communiqué en lançant un appel pressant aux autorités pour «garantir effectivement les libertés démocratiques et assurer la protection de tous les citoyens par la mise en place d’un Etat de droit». Un Etat de droit revendiqué également par un certain Amar Saïdani, secrétaire général du FLN et principal soutien au quatrième mandat de Bouteflika. Le FFS est-il donc sur la même longue d’onde que le FLN ? On le saura bien.
Sonia B.