Les projets du groupe français Alstom en Algérie remis en cause ?
En grandes difficultés ces derniers mois et incapable, visiblement, de sortir la tête de l’eau cette fois-ci, le groupe français Alstom est sur le point d’être racheté par le géant américain General Electric, qui n’a pas hésité à faire une offre de plus de 12 milliards d’euros. Avec cette nouvelle donne, il faut dire que c’est l’avenir de l’usine de montage de tramways d’Annaba, dans laquelle le groupe français est impliqué en association avec l’Entreprise du métro d’Alger et Ferrovial, qui pourrait être remis en cause. La société française, spécialisée notamment dans le transport et l'énergie, est présente en Algérie principalement depuis 2003 avec le marché qui lui a été octroyé pour la réalisation du premier tramway du pays dans la capitale pour un montant de 356 millions d’euros. Mais visiblement, dix ans après, malgré le coup de pouce du gouvernement algérien, le groupe français n’est pas vraiment sorti d’affaire puisque les difficultés de certaines de ses branches ne lui laissent, apparemment, pas beaucoup de choix. Ce cadeau du gouvernement algérien à Alstom, qui était en concurrence avec l’allemand Siemens, l’avait, en effet, sauvé d’un naufrage certain, en lui procurant une bouffée d’oxygène inespérée. Le partenariat entre les deux parties est même poussé plus loin avec la signature, en 2010, d’un contrat pour la construction d’une usine d’assemblage des rames de tramway à Annaba. Mais avec les nouvelles préoccupations du groupe français, c’est l’avenir de l’usine d’Annaba qui apparaît en pointillés. Le président du groupe Alstom International, Philippe Delleur, avait promis, dans l’une de ses déclarations, que l’usine en question entrerait en service avant la fin du… premier trimestre 2014. La livraison de l’unité accuse donc déjà deux mois de retard sur les prévisions. Cependant, quid des autres projets que le groupe Alstom voulait développer en Algérie dans le secteur des chemins de fer, notamment ? Visiblement, tout serait remis en cause puisqu’au vu de la situation générale du groupe et de ses prévisions (investissements, commandes…) pas trop rassurantes, Alstom ne serait même plus en mesure de décider de quoi que ce soit. Tout sera suspendu aux orientations des repreneurs qui seront contraints de procéder à des coupes dans les projets du groupe. Les spécialistes expliquent, en effet, que les inquiétudes du groupe se situent plutôt sur le moyen terme : la direction a engagé un plan d’économies pluriannuel, des cessions d’actifs non stratégiques et l’ouverture du capital pour sa branche ferroviaire, sans que cela rassure les analystes et les marchés financiers, le cours ayant poursuivi sa chute en Bourse. En sus, le groupe français est fortement endetté et n’arrive pas, pour l’heure, à honorer ses objectifs de marge. Les projets d’Alstom en Algérie, à commencer par l’unité d’assemblage d’Annaba et la construction de plusieurs lignes de tramway à travers le pays, risquent, par conséquent, d’être emportés par les changements qui pourraient être introduits par les repreneurs dans la gestion du groupe français.
A. Sadek