Ksentini à propos de l’ANP : «La Turquie est un exemple valable»

«La Turquie est, pour moi, un exemple extrêmement valable», a dit Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme, concernant la place de l’Armée dans la Constitution. Ksentini, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Radio Chaîne III, propose d’amender l’article 70 qui stipule que le président de la République est le garant de la Constitution pour ajouter «gardien de la Constitution» en tant que chef des Armées. Pour Me Farouk Ksentini, l’article premier de la Constitution devrait être ainsi rédigé : «L’Algérie est une République démocratique et populaire et également un Etat de droit par vocation et par la volonté du peuple et qui s’oblige à se comporter comme tel en toutes circonstances.» «Il faut que l’Algérie se proclame comme un Etat de droit, c’est dans ses capacités et dans ses vocations», a insisté Me Farouk Ksentini qui se prononce pour un régime semi-présidentiel. Il estime que pour être consensuelle la révision de la Constitution doit passer obligatoirement par un référendum car cette Constitution sera appelée à «durer des décennies et des décennies». Pour Me Farouk Ksentini, toutes les tendances et courants politiques et toutes les couches sociales de ce pays doivent être consultés «sans exclusion et sans discrimination» et «doivent être entendues et avoir la possibilité de s’exprimer sur un sujet aussi important, aussi capital pour l’avenir de notre pays». Il estime que c’est la moindre des choses si l’on prétend être une démocratie et «l’Algérie doit être une démocratie», a-t-il insisté. «Taleb Abderrahmane, Fernand Iveton, Ahmed Zabana ne se sont pas fait guillotiner pour que nous restions un Etat rétrograde», a-t-il lancé comme argument. «Il faut aller de l’avant, c’est notre devoir, il y a un devoir de mémoire», a-t-il ajouté. A propos du nombre de mandats, il se déclare favorable à une prolongation du mandat présidentiel dans la durée et plaide pour un mandat de sept ans et non pas cinq ans, qui est trop court, selon lui. Parce que, explique-t-il, il faut donner au président de la République le temps de travailler.
Kamel M.
 

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