L’Onusida «scandalisée» par des articles sur les migrants africains

L’Onusida a réagi vigoureusement à des articles de presse traitant de migrants subsahariens en Algérie. Le directeur de son bureau à Alger, Adel Zeddam, a vivement dénoncé ce traitement «scandaleux» et «discriminatoire» des migrants venus de l’Afrique noire. Dans une déclaration à l'AFP, il se dit à la fois choqué et outré par les qualificatifs utilisés par certains journaux, en démentant tout lien entre la propagation du VIH en Algérie et l'arrivée de migrants africains. Il regrette ainsi qu’une partie de la presse relate des informations «infondées» et «discriminatoires». «Il n'y a pas de lien causal entre la migration et l'infection par le VIH» et «les propos discriminatoires à l'encontre des réfugiés subsahariens présents en Algérie» sont «scandaleux», a-t-il encore dénoncé, espérant que de tels dérapages ne se reproduisent plus. En traitant l’arrivée de migrants sur le sol algérien, des journaux sont allés jusqu’à parler d’«invasion» de clandestins subsahariens accusés de propager des maladies. Sous le titre «dix maladies dangereuses envahissent nos rues», illustré d'une photo de jeunes africains, le quotidien arabophone Echourouk accuse, dans son édition d’aujourd’hui, les migrants de «propager le sida, la malaria et la maladie d’Ebola». Ce journal affirme que «9 000 clandestins africains» sont entrés en Algérie et dénonce le silence des autorités sur le sujet. Avant lui, un quotidien francophone, Algérie News en l’occurrence, avait consacré sa Une aux migrants clandestins en titrant «Alger envahie par les Nigériens». Son directeur de la rédaction a dû faire son mea culpa à la suite de réactions indignées sur les réseaux sociaux. Selon les chiffres de l’Onusida, au 31 décembre 2013, l'Algérie comptait officiellement 8 258 cas de personnes vivant avec le VIH. Il s’agit essentiellement d’une transmission hétérosexuelle locale.
Sonia B.