Retour à la case départ
Par Meriem Sassi – Les nouvelles nominations de ministres et les changements intervenus à la tête des différents départements de l’Exécutif soumettent, encore une fois, les cadres et les fonctionnaires qui occupaient précédemment les postes de responsabilité à un stress insupportable. Resteront-ils à leurs postes ou seront-ils éjectés au profit de nouvelles recrues que les nouveaux ministres ne manqueront pas de ramener dans leurs valises ? Malgré une instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, envoyée lors de sa précédente nomination à la tête du gouvernement, en vue de protéger les fonctionnaires et responsables haut gradés, les ministres précédents ne se sont pas privés de nommer et de dégommer les cadres, sans égard et sans prise en compte de leur compétence et de leur participation effective à la bonne marche des structures et la prise en charge des dossiers relatifs à chaque secteur. Les nominations effectuées avant le quatrième mandat à peine signées, et alors que les décrets officialisant l’organigramme sont en cours de signature, voilà le retour à la case départ. Les nouveaux ministres peuvent en effet avaliser ou rejeter les nominations, ce qui crée d’ores et déjà un climat de méfiance et de doute dans les structures ministérielles et paralyse toutes les initiatives. Le cas des fonctionnaires est similaire à celui des responsables des SGP et des entreprises économiques qui seront probablement concernées par le changement annoncé pour le mois de juin prochain. Le cas des entreprises est particulièrement préoccupant, la valse des PDG étant devenue une habitude préjudiciable aux différents secteurs, notamment dans le domaine de l’industrie. La relance du secteur public et l’objectif de reconstruire l’industrie déstructurée depuis les années quatre-vingt-dix ne pouvant en effet devenir réalité, au regard du peu de considération accordée aux responsables des entreprises. «Malmenés», ne travaillant que sous injonction, ils peinent à prendre, en tant que véritables managers et en toute autonomie, les décisions qui s’imposent, pour le bien de leur entité, et ce, malgré les sommes colossales déboursées depuis plusieurs années pour relancer le secteur public industriel. Que devient l’intérêt national, et comment peut-on prétendre relancer l’économie nationale, lorsque les ministres se préoccupent, dès qu’ils ont nommés, de compter les postes qu’ils ont sous leur tutelle pour les pourvoir selon leur bon vouloir, et d’y placer des amis et des membres de leur parti politique, sans égard pour les véritables compétences ?
M. S.
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