Un animateur de la Chaîne III «limogé» à cause d’une vanne
Une blague de l’animateur de la Chaîne III et de Canal Algérie lui a coûté sa place à la Radio, a-t-on appris de sources concordantes. «On ne sait pas s’il a été licencié ou s’il sera traduit en conseil de discipline, mais, en tout cas, le directeur lui a demandé de ne plus mettre les pieds à la Radio», indiquent nos sources. L’animateur, Mahrez Rabia, connu pour ses railleries parfois déplacées et ses brocards qui mettent souvent ses invités dans la gêne, a eu cette réflexion spontanée, en réponse à un routier qui se plaignait de la difficulté de son travail au point d’avoir tout le temps mal aux pieds : «Nous allons vous commander des chaises roulantes à la présidence de la République !» Le lien entre cette bourde et l’état de santé du président Bouteflika qui se déplace en chaise roulante est vite fait. Et la sanction devait forcément tomber, puisque l’entourage du chef de l’Etat a toujours fait preuve d’une sensibilité à fleur de peau lorsqu’il s’agit d’évoquer sa maladie. Néanmoins, le limogeage de Mahrez Rabia n’a pas encore été confirmé, d’autant que nos sources précisent que Canal Algérie, la chaîne de télévision publique francophone, où ce dernier anime l’émission matinale Bonjour d’Algérie, ne comptait pas se séparer de ses services, car, nous explique-t-on, «à la télévision, il n’a pas commis une faute professionnelle qui puisse justifier une sanction quelconque». L’interdiction d’accès à la Radio à cet animateur, si ce dernier venait réellement à être puni pour sa vanne, mettrait à nu un déni de droit et une justice à deux vitesses. En effet, le directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika, qui avait failli, par une drôlerie extrêmement maladroite, créer une grave crise en dénigrant les Chaouis, n’a a aucun moment été inquiété et a même repris sa fonction de Premier ministre une fois Bouteflika réélu. Un tel impair aurait dû lui coûter sa place, mais le mot «gaffe» ne semble pas signifier la même chose, selon qu’il émane d’un simple employé ou d’un dignitaire du régime.
Sarah L.
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