Les investissements directs étrangers en Afrique du Nord ont nettement régressé en 2013 en raison des bouleversements politiques survenus dans la région, selon un rapport d’Ernest and Young consacré à l’attractivité de l’Afrique en 2014. Les dernières statistiques concernant le continent africain font état «d’un déclin du nombre de projets d’investissements étrangers directs, qui passent de 774 en 2012 à 750 en 2013, en raison notamment des incertitudes actuelles concernant l’Afrique du Nord, mais ce chiffre reste nettement supérieur aux 390 projets par an recensés en moyenne avant la crise», fait remarquer le cabinet qui note que «les investisseurs se détournent des industries extractives au profit des secteurs liés aux biens de consommation». L’étude combine une analyse des investissements internationaux en Afrique depuis 2003 avec une enquête menée en 2014 auprès de plus de 500 chefs d’entreprise du monde entier, à propos de leur vision du potentiel offert par le marché africain. En Afrique du Nord, le Maroc et l'Egypte sont considérés comme les deux pays les plus attractifs par 55% des investisseurs sondés, mais, en réalité, les pays d’Afrique du Nord, dont le Maroc, la Tunisie ainsi que l’Egypte, reculent dans le classement. L’Algérie, pour sa part n’arrive pas à obtenir une bonne perception de son climat d’affaires malgré de bons projets de partenariat obtenus en 2013. Dans ce cadre, le rapport cite l’exemple du projet textile de la société turque Taypa qui prévoit de construire un cluster de l'industrie du textile-habillement à Relizane. Un projet d’envergure qu’Ernest and Young classe parmi «les grandes offres» de partenariat ayant caractérisé l’investissement en Afrique en 2013 malgré la baisse totale du nombre de projets. Le continent a connu, en effet, la diminution du nombre de projets, alors que la taille moyenne des projets d'IDE et leur valeur ont nettement augmenté. Le rapport distingue plus généralement entre deux tendances, celles de l’Afrique du Nord et celle de l’Afrique subsaharienne. «Bien que les flux d'IDE en Afrique du Nord aient considérablement diminué, ceux de l’Afrique subsaharienne continuent de croître, avec notamment 4,7% l'an dernier, et à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 19,5% depuis 2007. L'Afrique du Sud, le Nigeria et Kenya sont les mieux lotis.» Les investisseurs interrogés ont, par ailleurs, souligné, selon le rapport, que pour attirer davantage d'investissements, les pays africains ont besoin de se concentrer sur l'infrastructure (77%) ,le nombre de consommateurs (73%), le coût du travail local et de la productivité (73%), et une main-d'œuvre qualifiée (73%).
Meriem Sassi
