Un air de déjà vu : 150 invitations envoyées aux «partenaires» pour une consultation protocolaire

Selon un communiqué de la présidence de la République, rendu public aujourd'hui jeudi, 150 partis et organisations ont été destinataires d’une invitation officielle pour prendre part à «une large consultation» autour du projet de la révision de la Constitution. Trente-six personnalités nationales, 64 partis agréés, 10 organisations nationales, 27 associations nationales, au total, sont concernés. Si dans les lettres d’invitation, le maître d’œuvre de cette grande messe politique, qui n’est autre que le chef de cabinet du Président, Ahmed Ouyahia, tient, de prime abord, à préciser que les propositions qui y sont adjointes ne font l’objet d’aucune «limite préalable», rien ne garantit que les «partenaires» conviés auront la latitude de peser, en amont, dans la confection de la mouture finale qui sera soumise à l’approbation, et aussi dans le choix de la voie par laquelle cette nouvelle Constitution sera votée. Pour preuve, ces partenaires n’ont pas la possibilité de faire partie de la commission d’experts qui fait les propositions. Ces engagements rappellent ceux déjà pris avec la classe politique, en mai 2011, à l’annonce de consultations autour des «réformes» confiées à un homme aussi peu consensuel, Abdelkader Bensalah, qui, lui aussi, s’était engagé à prendre en compte les différentes propositions et opinions pour en faire une synthèse et la présenter au chef de l’Etat, lequel devrait amorcer de profondes réformes, à la mesure des attentes et de la conjoncture. On connaît les résultats de cette initiative qui s’est avérée plus protocolaire que réellement politique, conçue dans le seul dessein de donner l’illusion à la communauté internationale que l’Algérie pouvait se prémunir des événements du «Printemps arabe», justifié par l’opinion internationale par le déficit de démocratie dans cette partie du monde. Résultats de ces engagements : retour à la gestion bureaucratique de la vie politique, une élection présidentielle largement contestée, aggravation de la méfiance au sein de la classe politique, dont une partie a boycotté l’élection présidentielle et boudera les prochaines consultations que dirigera Ahmed Ouyahia.
R. Mahmoudi
 

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