La LADDH appelle au boycott des produits Lafarge
En solidarité avec les travailleurs grévistes de la faim licenciés par le groupe Lafarge Algérie, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, à travers son antenne de Chlef, vient de lancer une campagne, faut-il le dire, inédite de boycott des produits de la filiale algérienne du cimentier français. Sous les slogans «Stop à l'exploitation» et «Pour le respect des droits d'organisation et syndicaux des travailleurs en France, en Algérie et partout dans le monde», la Ligue affirme rester «solidaire des travailleurs en lutte jusqu'à satisfaction sans condition de leurs revendications». C’est dans une lettre adressée au directeur général de Lafarge, Bruno Lafont, que la LADDH a annoncé le lancement officiel de cette campagne de boycott des produits Lafarge. L’organisation laisse, pourtant, la porte ouverte à d’éventuelles négociations portant sur le règlement du problème des travailleurs licenciés. «Nous avons suivi de près la lutte des salariés de Lafarge à Oggaz, en Algérie, qui se sont mobilisés depuis fin 2013 pour de meilleures conditions de travail. Ces travailleurs, licenciés abusivement, se sont mis en grève de la faim depuis le 9 mars 2014. «Nous dénonçons fermement le traitement qui leur est fait, et demandons leur réintégration immédiate», réclame la LADDH. En sus de la réintégration, l’organisation demande pour les travailleurs concernés le paiement des salaires et primes depuis leur licenciement, le retrait des plaintes déposées par Lafarge contre eux, un engagement de Lafarge à respecter les droits des travailleurs reconnus par la constitution algérienne, le droit de se syndiquer librement et, enfin, la prise en charge par Lafarge des soins médicaux des travailleurs en grève de la faim. La LADDH rappelle à l’attention des responsables du cimentier que leur société «avait pris publiquement des engagements qui allaient dans le sens de ces revendications et que ces engagements n'ont pas été tenus».
Amine Sadek