Le Pôle des forces du changement décline l’invitation d’Ouyahia

Les partis qui ont soutenu Ali Benflis lors de la dernière présidentielle et qui sont actuellement regroupés dans un pôle appelé les Forces du changement refusent de participer aux consultations sur la révision constitutionnelle. Après une réunion à Alger le lundi 19 mai, ayant regroupé les chefs des 7 partis et Ali Benflis, ce nouveau bloc politique de l’opposition considère, dans un communiqué rendu public aujourd’hui mardi, que la démarche du président de la République est loin d’apporter une solution à la crise politique acerbe dans laquelle patauge l’Algérie depuis «le coup de force du 17 avril dernier». La crise politique et l’impasse institutionnelle dont souffre l’Algérie étant essentiellement une crise de légitimité et de fonctionnement des institutions, les Forces du changement estiment que les mesures de révision partielle proposées ne sauraient en aucune manière représenter «une solution à une crise d’une telle complexité et d’une telle ampleur». Pour ce pôle politique qui aspire à un changement pacifique, l’approche «fondée exclusivement sur une révision limitée et sélective de la Constitution» n’est pas la voie la plus indiquée pour la recherche d’une solution à la grave crise politique et institutionnelle à laquelle le pays est confronté. Il trouve que les propositions de révision constitutionnelle «ignorent délibérément la nature et les causes véritables de cette crise politique et institutionnelle». Les participants à cette rencontre se sont accordés à reconnaître que «la finalité et la raison d’être véritables de la révision constitutionnelle procédaient d’une volonté de détourner l’attention du peuple algérien de la gravité de cette crise et d’occulter la voie et les moyens de son règlement effectif et durable».
Ils voient en cette démarche du pouvoir en place plutôt un moyen pour assurer sa propre pérennité qu’une résolution à traiter véritablement de la crise politique et institutionnelle actuelle et à lui apporter la solution consensuelle et rassembleuse qu’elle exige de manière pressante. Ils se disent convaincus que ce n’est certainement pas à des institutions en manque de légitimité qu’il revenait valablement de modifier la Constitution de la République de manière unilatérale et à leurs convenances particulières. Pour les Forces du changement, la véritable tâche nationale prioritaire du moment est celle du changement démocratique. Une telle tâche nationale commande, relèvent-elles, comme point de départ le retour à la légitimité des institutions ainsi que leur remise en capacité d’exercer effectivement leurs missions constitutionnelles. «Toute autre démarche ignorant ou évitant la prise en charge de cette double problématique est destinée à être sans effet sur la crise politique actuelle», affirment-elles encore, déclinant ainsi l’invitation d’Ouyahia. Le pôle des Forces du changement a réitéré sa conviction de la nécessité d’un processus politique global, ordonné et consensuel comme cadre de règlement de cette crise dans toutes ses dimensions. Ce pôle est composé, outre Benflis, de l’Union des forces démocratiques et sociales de Noureddine Bahbouh, du parti El-Fadjr El Jadid de Tahar Benbaibeche, du mouvement El-Islah de Djahid Younsi, du Parti des centristes algériens de Mehdi Allalou, du Parti du renouveau pour la concorde nationale, du mouvement national El-Amel de Kadri Hafid Chafik et enfin du Mouvement des citoyens libres de Damerdji Nadjia. Ali Benflis avait déjà décliné l’invitation, qualifiant ce projet de révision d’un «non-sens politique absolu».
S. Baker
     

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.