Ascométal : Rebrab écarté au nom du «patriotisme économique»
L’homme d’affaires Issad Rebrab n’a finalement pas réussi à décrocher une nouvelle acquisition industrielle en France. Le tribunal de commerce de Nanterre, qui examinait les offres en lice pour la reprise du groupe sidérurgique Ascométal, dont les usines sont menacées de fermeture, a écarté l’offre de Cevital, privilégiant un repreneur français. L’option «patriotique» a ainsi été défendue par le gouvernement français qui a été «entendu» par le tribunal de commerce qui examinait les offres. Ce dernier a écarté en définitive toutes les offres, ne gardant que celle présentée par deux hommes d’affaires français, Franck Supplisson et Guy Dollé, soutenus par Arnaud Montebourg, le ministre de l’Economie français. Cevital, repreneur le mois dernier du fabricant d'électroménager FagorBrandt, avait fait une offre commune avec le fonds américain Anchorage, avec 620 millions d'investissements, mais, cette fois-ci, le gouvernement français, qui avait soutenu son offre pour FagorBrandt, lui a préféré des industriels français. L’offre française est d’ailleurs présentée par deux «anciens» d’Arcelor, un autre fleuron de l’industrie de la sidérurgie française, repris par l’Indien Mittal en 2006. La reprise du sidérurgiste Ascométal par un repreneur étranger aurait signifié l’absorption de l’industrie française de ce segment par un groupe étranger. L’offre française acceptée par le tribunal de Nanterre est qualifiée de «la plus complète» du point de vue «social», même si elle ne garantit pas la pérennité des sites sur la durée selon les échos rapportés par la presse française. Le repreneur français prévoit le maintien des huit sites de production et de 1 820 emplois sur un total de 1 900. Plombée par une dette de 360 millions d'euros, l'ancienne filiale d'Usinor, spécialisée dans les aciers spéciaux pour l'automobile et le secteur pétrolier, avait été placée en redressement judiciaire le 7 mars, après l'échec des négociations entre son actionnaire, le fonds américain Apollo, et ses créanciers, les banques américaines Morgan Stanley et Bank of America.
Meriem Sassi