Le royaume du Maroc ouvre une liaison aérienne avec São Paulo pour inonder l’Algérie de cocaïne
Le dernier rapport du Conseil de l’Europe, la principale organisation de défense des droits de l’Homme du Vieux continent, a été sans concession avec le Maroc qui vient confirmer une nouvelle fois son rôle de plus en plus important dans la propagation de toutes sortes de drogues dans la région et, par-delà, en Europe. S’il est bien établi que le royaume demeurera et pour longtemps le premier pourvoyeur de haschisch dans le monde, comme l’a confirmé tout récemment l’Organisation internationale de contrôle des stupéfiants (OICS), notre voisin de l’ouest est maintenant en train de se muer en voie de passage pour les drogues dures. Ce n’est pas n’importe quelle organisation qui l’avance ; c’est le Conseil de l’Europe, dans son rapport consacré à la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, qui l’affirme en expliquant qu’une nouvelle voie d'entrée pour les drogues, principalement de la cocaïne, a été observée suite à l'introduction d'une nouvelle desserte de la Royal Air Maroc entre Casablanca et São Paulo.
Le rapport, qui ne donne pas davantage de précisions sur l’ampleur du trafic induit par l’ouverture de cette ligne aérienne entre le Maroc et le Brésil, dénonce cependant le manque de réactivité des autorités marocaines dans la fourniture de statistiques liées à l’évolution des différents trafics de stupéfiants. « Il a [également] été noté que les autorités marocaines chargées de fournir des données, la DGSN en particulier, atermoient plus que les autres années quand il s'agit de fournir des données, sans raison apparente», relève-t-on dans le rapport. Une situation qui reste incompréhensible pour le Conseil de l’Europe. «Pour le moment, il n'est pas possible de donner une explication plus complète pour cela», déplore-t-on du côté des autorités européennes qui mettent en doute les statistiques fournies, à ce sujet, par le Maroc. «Dans tous les cas, les difficultés persistent quand il s'agit de l'évaluation de la valeur réelle des chiffres fournis par ces autorités, car il n'existe pas d'institution qui centralise les données des organismes et services de sécurité», lit-on encore dans le rapport. Les rédacteurs du texte estiment, par ailleurs, que «la crise actuelle dans les relations franco-marocaines présente un obstacle majeur à la coopération entre les deux pays dans ce domaine» de la lutte contre les stupéfiants. Pour le Conseil de l’Europe, «il est également évident qu’à un niveau plus opérationnel, les mécanismes de coopération sont loin de fonctionner de manière fluide». Déplorant cette situation, les Européens ont donc décidé de «transmettre un message» aux autorités marocaines «en vue de l'amélioration de cet aspect». Le Conseil de l’Europe constate, enfin, que suite au débat lancé dans le royaume autour de la légalisation partielle de la production de haschisch, «il n'y a, finalement, pas eu de progrès sur cette question».
Amine Sadek