Révision de la Constitution : Ghozali décline l’invitation d’Ouyahia
Invité en tant que personnalité nationale, l’ancien chef du gouvernement sous Chadli Bendjedid, Sid-Ahmed Ghozali, ne prendra pas part aux consultations sur la révision de la Constitution qui seront menées le mois prochain par Ahmed Ouyahia, a-t-on appris de sources informées. Homme au regard critique sur la situation actuelle du pays et personnalité écoutée et respectée aussi bien en Algérie qu’à l’étranger, Ghozali semble avoir été suffisamment déçu par les résultats des consultations de 2011 qui avaient été conduites par Abdelkader Bensalah et auxquelles il avait participé, en même temps que d’autres figures de proue de la scène politique nationale. Mais ses propositions portant sur des réformes profondes du système politique n’ont pas été traduites dans la mouture rendue publique et transmise par courrier aux partis politiques. Les propositions contenues dans cette mouture sont révélatrices de ce que sera la future Constitution du pays, déjà contestée par une grande partie de la classe politique et critiquée par des juristes et autres constitutionnalistes. Sid-Ahmed Ghozali, qui a qualifié la dernière élection présidentielle de «comédie renouvelée», ne se fait plus d’illusions. Pour lui, il n’y a toujours pas de volonté politique d’aller vers de véritables réformes politiques. L’ancien chef de la diplomatie algérienne avait affirmé avoir répondu à l’invitation à participer aux consultations auprès de la commission Bensalah par «courtoisie». Il avait dit, à l’époque, être sceptique par rapport à la finalité de cette démarche pseudo-réformatrice. Mais il avait tout de même «tenté le coup» comme de nombreuses autres personnalités. Sid-Ahmed Ghozali avait saisi l’occasion pour mettre en garde le pouvoir contre le choc qui risquait de se produire dans le pays, l’invitant ainsi à consacrer plus d’ouverture politique et de libertés. Sid-Ahmed Ghozali, pour lequel les changements à partir de la rue ne sont jamais bons, a visiblement perdu tout espoir de voir le pouvoir incarné par le président Bouteflika se réformer. Il n’ira donc pas à ces nouvelles consultations – même par courtoisie. Des consultations qui sont d’ores et déjà boycottées par toute l’opposition.
S. Baker