Le colonel Boukhari à Echorouk TV : «Abassi et Benhadj étaient passibles de la peine capitale»

L’ancien procureur militaire près le tribunal militaire de Blida est sorti de son silence. Invité par la chaîne de télévision privée Echorouk TV à apporter un éclairage sur le procès des deux anciens leaders du Front islamique du salut, Abassi Madani et Ali Benhadj, l’ancien directeur de la justice militaire a déclaré que les deux responsables islamistes étaient, en réalité, passibles de la peine de mort vu la nature des faits qui leur étaient reprochés. Selon lui, la peine de douze ans de prison ferme était une sorte de main tendue à cette mouvance dans la perspective d’une réconciliation future. «Si la peine de mort avait été prononcée et que cette peine devait être commuée, les deux condamnés n’auraient pas pu quitter la prison avant vingt ans de réclusion criminelle au minimum», a expliqué le colonel Belkacem Boukhari, aujourd’hui à la retraite. Cette tendance à la «réconciliation» était également traduite par les peines légères prononcées à l’encontre des autres responsables du FIS dissous, souligne l’ancien procureur militaire qui a précisé qu’il était convaincu, vingt-deux ans après les faits, que la peine dont ont écopé Abassi Madani et Ali Benhadj était «amplement justifiée, parce qu’ils ont conduit le pays à la violence dont les séquelles sont vécues jusqu’à nos jours», a-t-il fait remarquer. Interrogé sur le refus de la justice militaire d’accréditer Me Jacques Vergès pour la défense des deux prévenus, le colonel Belkacem Boukhari a expliqué que l’avocat français avait violé le secret de l’instruction et qu’il avait alors été prié de quitter le territoire national. «Nous avions exigé de Me Vergès qu’il adressât une demande au ministère de la Justice et qu’il fût domicilié à Blida pour pouvoir plaider, mais il ne s’est pas conformé à ces exigences légales», a encore expliqué l’ancien procureur militaire. Le colonel Belkacem Boukhari est revenu sur l’emprisonnement d’un des avocats du FIS dissous, dont il taira le nom, pour avoir «introduit illégalement une lettre à Ali Benhadj». Défendu par quarante-cinq avocats, dont Miloud Brahimi et Mustapha Bouchachi, l’avocat incriminé a fini par avouer sa faute, a révélé Belkacem Boukhari, pour qui la désignation de Me Ali Yahia Abdennour avait une connotation éminemment politique. Me Ali Yahia Abdennour avait des «difficultés à communiquer avec les prévenus» islamistes, a-t-il indiqué. Le choix du FIS dissous a été porté sur cet avocat en raison de son militantisme en faveur de la défense des droits de l’Homme, a-t-il encore dit.
Karim Bouali

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