Livrés à eux-mêmes
Par Meriem Sassi – Près de deux millions de candidats se présenteront aux examens de fin d'année scolaire, dont plus de 650 000 au baccalauréat. Une épreuve décisive du cursus scolaire qui a toujours été stressante pour les élèves et leurs parents, mais qui dans les conditions actuelles prend les allures d’un véritable «drame». Livrés à eux-mêmes pendant l’année scolaire, mal préparés par des enseignants qui ont passé la moitié de l’année à faire grève, stressés par l’éventualité de fuite de sujets, de tricheries et d’erreurs dans les sujets, devenus malheureusement légion, les candidats se préparent à vive un véritable «calvaire». L’incertitude quant à leur avenir, notamment en l’absence de perspectives en dehors du cursus universitaire, plombe le moral des candidats, mais aussi de leurs parents, qui se saignent pendant l’année en payant d’innombrables cours particuliers pour tenter de pallier les manques flagrants de l’enseignement officiel, et qui n’en finissent pas d’angoisser à l’idée de voir leurs enfants échouer aux examens. Vingt ans de gestion confiée à un seul et unique ministre ont eu raison des bonnes pratiques, des règles pédagogiques et des performances de l’éducation nationale. Celle-ci, au lieu d’opérer une transition vers une approche moderne tout en gardant les solides bases bâties depuis l’indépendance, a été complètement disloquée au détriment de vagues successives d’apprenants dont beaucoup ne maîtrisent même pas les bases de l’écriture et de la lecture à la fin de leur cursus. C’est le cas de certains candidats qui se présentent aux examens de fin d’année et qui ont appris, malheureusement, comme le prouve l’épisode de tricheries au bac vécu l’année dernière, à recourir au système «D» pour se sortir d’affaire en l’absence de règles de discipline et de pédagogie claires. Pour les élèves, actuellement en phase d’examen, il ne reste qu’à croiser les doigts.
M. S.
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