Trois djihadistes maghrébins dont un Algérien exécutés en Syrie
La guerre entre les deux principaux groupes islamistes présents en Syrie, le Front de la Nosrah et l’Etat islamique en Irak et au Levant (en arabe Daash), est loin de s’estomper, malgré toutes les médiations du gourou d’Al Qaïda, Aymen Al-Zawahiri. Elle est de nouveau attisée par la présence de terroristes étrangers dans les rangs de l’une des deux factions qui se réclament pourtant de la même organisation mère. C’est ce qu’illustre une vidéo filmée par des éléments d’Al-Nosrah et reprise par des sites d’information syriens où l’on voit cinq terroristes, dont trois Maghrébins : un Algérien, un Tunisien et un Marocain, appartenant au groupe de Daash, jugés et humiliés avant d’être exécutés sur place. Ils ont été contraints, sous la menace, d’avouer qu’ils étaient venus combattre le Front Al-Nosrah «et non pas les apostats». La scène se passe dans la province de Deir ez-Zor, à 450 km de Damas. Au-delà de son exploitation à des fins de propagande au profit du groupe Al-Nosrah, qui commence à perdre du terrain, ces images confirment l’existence de réseaux de recrutement de «combattants» étrangers pour la guerre en Syrie. Selon des statistiques rendues publiques fin décembre 2013, il y en aurait 130 000 appartenant à 49 nationalités. On sait aussi que 274 Algériens ont été tués en Syrie depuis le début du conflit dans ce pays. Selon l’agence de presse américaine United Press, le nombre exact de terroristes arabes tués s’élèverait à quelque 9 910. En tête de liste viennent les ressortissants tunisiens, avec 1 902 tués. Ils sont suivis par les Libyens avec 1 807 tués, puis les Marocains (412) et les Algériens (274). Les autorités algériennes n’ont jamais reconnu officiellement ces chiffres, mais le ministère de l’Intérieur n’a pas nié l’existence de filières de recrutement des candidats au «djihad» pour la Syrie.
R. Mahmoudi