Des milices libyennes volent des centaines d’armes dans un camp d’entraînement de l’armée américaine
Une nouvelle information sur la disparition d’importantes quantités d’armes en Libye ravive les inquiétudes sur la sécurité de l’Algérie. Selon des informations rapportées par des médias américains, des milices libyennes ont volé des centaines d'armes automatiques américaines et d'autres équipements lors d’un raid sur une base libyenne où les Etats-Unis formaient des forces locales, les obligeant à interrompre brusquement un programme secret de formation. L'initiative a tourné court, et la formation a été arrêtée en août dernier quand un groupe de miliciens armés a réussi à maîtriser une petite force de la garde libyenne dans un camp d'entraînement en dehors de la capitale Tripoli. En plus des armes automatiques, les combattants ont saisi des lunettes de vision nocturne et des véhicules. Les instructeurs américains avaient chargé des gardes libyens de la surveillance de l’entrepôt d’armes, mais celui-ci a été pillé le 4 août avant l'aube. Les formateurs américains n'étaient pas au camp au moment de l’attaque, car ils passaient la nuit le plus souvent dans une villa à proximité de la base. Des habitudes apparemment bien connues par les milices qui ont certainement programmé leur attaque grâce à une «complicité interne». Selon les fonctionnaires américains cités, «une grande partie de l'équipement a été récupéré plus tard», mais certains rapports révèlent que ces armes avaient été mises en vente sur le marché noir. L’attaque du camp a obligé les Américains à renvoyer rapidement les instructeurs chez eux. L’expérience n’a pas été abandonnée pour autant, les responsables américains sont maintenant à la recherche d’un site plus sûr pour poursuivre le programme, note la presse américaine. «La débâcle de l'été dernier et les bouleversements politiques en Libye ont cependant poussé les responsables américains à repenser la façon dont ils choisissent le personnel local», a déclaré un responsable. Les troupes américaines d'élite sont chargées, depuis l'année dernière, de la formation secrète d’unités antiterroristes locales en Libye, en Mauritanie, au Niger et au Mali, dans le cadre des efforts américains pour contrer les affiliés à Al-Qaïda en Afrique, selon des responsables américains cités par la presse. Le programme financé, en partie, à coup de millions de dollars par le Pentagone consiste à instruire et équiper des commandos «triés sur le volet» dans l'espoir de maîtriser les groupes terroristes et être en mesure d’étendre cette stratégie jusqu’aux combattants de «Boko Haram». Le programme au Mali n'a pas réussi à décoller, mais le Pentagone a dépensé, selon la presse américaine, près de 15 millions de dollars au Niger et 29 millions en Mauritanie.
Meriem Sassi