Le général Khaled Nezzar dément l’information sur son prétendu accord pour rencontrer Ouyahia
Le général à la retraite Khaled Nezzar a démenti, dans une déclaration à Algeriepatriotique, l’information publiée par le quotidien arabophone Echorouk dans son édition de ce jeudi. Le journal a annoncé, dans un article sur les consultations que va entamer Ouyahia sur la révision de la Constitution ce dimanche, que l’ancien ministre de la Défense faisait partie des personnalités sollicitées et qui ont accepté d’y prendre part. Le général Khaled Nezzar, qui a déjà eu à expliquer sa position par rapport à cette démarche politique initiée par le président Bouteflika, souligne que s’il n’a pas répondu à l’invitation que lui a adressée le directeur de cabinet de la Présidence, c’est parce qu’il «n'attend rien de nouveau de la part de ceux qui se sont toujours adonnés à des circonvolutions». «Pour mon pays, je reste optimiste et souhaite, par-dessus tout, que l'on me fasse mentir et que ces rencontres répondent aux aspirations de la société, aspirations dont une bonne partie avait été exprimée durant ma rencontre avec la commission Bensalah», rappelle l’ancien membre du Haut Comité d’Etat. «Bien qu’Echorouk, comme à son habitude, prêche le faux pour avoir le vrai, explique encore le général Khaled Nezzar, je préfère ne pas rester dans le flou et annoncer que ceux qui avaient prédit mon abstention étaient dans le vrai.» En effet, des sources proches du général Khaled Nezzar avaient laissé entendre que ce dernier allait décliner l’invitation qui lui a été faite, parce qu’il a été déçu par l’obsolescence des consultations qu’avait conduites Abdelkader Bensalah en 2011. L’ancien ministre de la Défense avait expliqué sa participation à ces consultations par «l’engagement solennel du président de la République», considérant les réformes qu’il avait annoncées à l’époque, comme un «dispositif fondamental» par lequel devait être «parachevé l’édifice institutionnel et législatif national». Le général Khaled Nezzar avait rappelé «la nécessité du passage du flambeau aux générations montantes», allusion à l’obligation pour Bouteflika de ne pas postuler pour un quatrième mandat. Or, non seulement le général Khaled Nezzar doute de l’aboutissement de ces nouvelles rencontres, mais il est convaincu que son refus d’y participer est d’autant plus justifié qu’il ne peut admettre de s’asseoir à une même table que «ceux qui ont les mains maculées du sang des Algériens». Le général Khaled Nezzar fait allusion aux anciens chefs de l’AIS et du FIS, responsables de la tragédie nationale. Mais cela n’empêche pas l’ancien homme fort du régime de préconiser une «réconciliation confortée», tout en rejetant «totalement toute sorte d’amnistie» : «Etant moi-même sensible plus que d'autres à une entente définitive entre tous les Algériens, j'ai été parmi les premiers à initier les prémices de la rahma (clémence) et serait toujours prêt à participer à une éventuelle consolidation de cette entente afin de mieux rassembler les Algériens», a-t-il soutenu. «Je tiens à exprimer haut et fort, a conclu le général Khaled Nezzar, que sans la prise en charge des revendications des victimes du terrorisme et la reconnaissance de leurs crimes par leurs bourreaux, aucune réconciliation véritable ne sera scellée. Laisser sur le bas-côté de la route une bonne partie des Algériens, qu'ils soient citoyens victimes, militaires, policiers, gendarmes ou citoyens en armes est une aberration. Sans oublier tout un peuple qui a eu à pâtir des conséquences de plusieurs décennies de violence et de destructions inimaginables.»
M. Aït Amara