Crise financière en Europe : 82 banques dans la tourmente
L’agence de notation Moody’s a annoncé, aujourd’hui vendredi, avoir revu à la baisse la perspective de 82 banques européennes, qui passe de «stable» à «négative» à la suite de l’adoption de la directive sur le redressement des banques et la résolution des crises bancaires dans la zone euro. D’après le listing en question, ce sont les établissements bancaires allemands et français, et pas des moindres, qui font les frais de cette décision de l’agence de notation. En effet, les banques allemandes sont les plus nombreuses à voir leur perspective passer à «négative», puisque douze d'entre elles sont concernées, de même que dix banques françaises (dont BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale), 8 autrichiennes et cinq suédoises. Moody’s justifie cette décision par le fait que la directive européenne impose aux banques de mutualiser les risques, via le mécanisme unique de résolution, avec des établissements en difficulté afin de réduire l'implication des Etats dans les résolutions des crises bancaires. Le mécanisme unique de résolution, créé dans le cadre de la directive sur le redressement des banques et la résolution des crises bancaires, doit gérer la liquidation des banques grâce à un fonds commun approvisionné, à hauteur de 55 milliards d'euros, par le secteur bancaire. Ces mesures ont été votées mi-avril par le Parlement européen dans le cadre des textes complétant l'union bancaire dans la zone euro. L’agence de notation précise, par ailleurs, dans un communiqué, qu’elle « continuera à évaluer les implications de la directive sur l'aide systémique, à mesure que le nouveau cadre se mettra en place et gagnera en clarté quant à son application pratique». «La difficulté de venir en aide aux grandes banques internationales restera une difficulté et pourrait limiter l'utilisation de l’outil de renflouement», ajoute l'agence.
Amine Sadek