Le tueur du Musée juif de Bruxelles est un djihadiste français : vers une affaire Merah bis

Nouveau rebondissement dans l’affaire des quatre personnes assassinées au Musée juif de Bruxelles le 24 mai dernier. Un suspect dit «au profil djihadiste» a été arrêté aujourd’hui par la police française. Il s’agit d’un musulman français de 29 ans, originaire de Roubaix, qui s’appelle Mehdi Nemmouche. Ce Français est soupçonné d'avoir été en Syrie en 2013 auprès de groupes djihadistes. Il était fiché pour ces raisons par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Sa garde à vue, qui a débuté vendredi à la mi-journée, peut durer 96 heures, c'est-à-dire jusqu'à mardi, voire 144 heures, jusqu'à jeudi si les enquêteurs devaient invoquer une menace terroriste imminente, ont indiqué des sources proches du dossier, citées par l’AFP. Pour le procureur français, il est trop tôt pour évoquer d'éventuelles complicités. Le suspect, qui se dit sans domicile fixe, a été arrêté à la gare routière Saint-Charles à Marseille par les douaniers, alors qu'il se trouvait dans un autocar en provenance d'Amsterdam via Bruxelles. Il était en possession dans ses bagages d'un fusil d'assaut Kalachnikov et d'un revolver avec des munitions. Les enquêteurs considèrent ainsi que cette piste est très sérieuse, car «beaucoup d'éléments concordent avec le tireur de Bruxelles». Cette tuerie de Bruxelles qui n’a pas encore livré tous ses secrets nous rappelle une autre affaire similaire, vieille de deux ans, à savoir celle de Mohamed Merah, «le tueur au scooter» qui, en trois expéditions, a assassiné sept personnes, dont trois enfants, en mars 2012 à Toulouse et Montauban. Ces deux affaires ont beaucoup de points en commun. Les meurtres ont été commis devant des édifices dédiés aux Juifs en pleine campagne électorale (la présidentielle en 2012, les européennes cette fois-ci, 2014). Ils ont bénéficié d’une médiatisation exceptionnelle et controversée et accentué la stigmatisation des musulmans. L’enquête sur la tuerie de Bruxelles, comme celle sur l’affaire Merah, se poursuit sous la pression terrible exercée par le lobby juif très puissant en France et en Europe en général. Sur les plateaux télé, des représentants d’organisations juives n’hésitent pas à désigner des coupables. De l’humoriste Dieudonné à l’essayiste Alain Soral, au député belge Laurent Louis, fondateur du mouvement «Debout les Belges», ces lobbyistes juifs ont mis tout sur ceux qui dénoncent les extrémismes dont le sionisme international. Parmi les plus agressifs dans cette terrible campagne, il y a la Ligue de défense juive (LDJ), un mouvement néosioniste français se présentant comme défenseur de la communauté juive française contre la judéophobie. Dans des tweets, Laurent Louis dit être menacé de mort par ces organisations qui, au nom de l’antisémitisme, sèment l’islamophobie. «Depuis les propos intolérables de Joël Rubinfeld m’imputant une responsabilité dans l’attentat au Musée juif de Bruxelles, je reçois des menaces de mort claires et précises sur mon GSM. Je viens d’appeler la police afin qu’elle assure ma sécurité. Ce qui se passe ce soir est tout simplement surréaliste ! Je crains pour ma sécurité et celle des miens !» écrivait-il dans l’un de ses tweets, exprimant dans un autre sa tristesse quand la police lui conseilla de quitter son domicile suite aux différentes menaces de mort reçues. «Une preuve supplémentaire que nous ne vivons plus en démocratie. La police craint même la descente de la LDJ à mon domicile. Merci à la police qui prend très au sérieux les menaces que je subis actuellement. Jamais je n’aurais cru que cette dernière soirée avant les élections du 25 mai allait se passer de la sorte. Par mesure de sécurité, je ne peux vous communiquer comme prévu l’adresse où se tiendra demain soir notre soirée électorale», avait ajouté Laurent Louis, adepte d’une Europe progressiste et tolérante. Ainsi, l'affaire de Bruxelles, comme celle de Merah, est intensément exploitée par des spécialistes patentés du terrorisme pour, encore une fois, «victimiser» les juifs et diaboliser les musulmans.
S. Baker