Couffin du Ramadhan : Belaïz contredit Benhabylès
Le contrôle de l’opération du couffin du Ramadhan semble faire l’objet d’une polémique entre une institution, le ministère de l’Intérieur, et une organisation humanitaire, le Croissant-Rouge algérien. Les déclarations des uns et des autres démontrent que les violons sont loin d’être accordés sur un dossier aussi sensible que le couffin du Ramadhan, à trois semaines seulement du début du mois sacré. Ainsi, pendant que la présidente du CRA, Saïda Benhabylès soutenait mordicus que l’opération en question a été tout simplement supprimée pour être remplacée par l’attribution d’une aide financière sous forme de chèque aux démunis, le ministère de l’Intérieur contredisait complètement cette version dans une instruction destinée aux walis. Dans sa correspondance, le ministère de l’Intérieur confirme le maintien de l’opération de distribution du couffin du Ramadhan et détaille les nouvelles procédures d’attribution et le montant du panier. Ainsi, le couffin contiendra des produits alimentaires d’une valeur de 3 500 DA à remettre aux bénéficiaires directement à leurs domiciles, afin, explique le ministère, d’éviter les longues queues devant les APC et l’anarchie qui caractérisait l’opération de distribution. Cette mesure liée à l’attribution d’un panier en nature est une réponse cinglante aux déclarations de Mme Benhabylès qui annonçait que l’aide sera cette année en numéraire. Qui dit vrai, qui dit faux ? En tout cas, cette guerre sourde est peut-être un signe que le contrôle de l’opération revêtirait une grande importance pour le gouvernement, qui veut en tirer profit à un moment où la popularité du pouvoir est en berne, ainsi que pour l’organisation humanitaire dirigée par une présidente qui vient d’être élue et qui veut marquer de son empreinte le début de sa mandature.
Il est vrai que Mme Benhabylès s’est montrée, lors de son dernier passage au forum de Liberté, peu amène avec les APC, critiquant de manière ouverte leur gestion de l’opération du couffin du Ramadhan, les accusant de l’utiliser à des fins politiques et électoralistes. «Je ne fais pas confiance aux listes des APC. Elles ont comme priorité le devoir électoral au détriment de la solidarité et l’humanité», avait-elle lâché.
Ce qui, visiblement, n’a pas été du goût du ministère de l’Intérieur duquel dépendent les collectivités locales, APC et autres. Et c’est dans cette optique que la dernière instruction du ministère de l’Intérieur est intervenue.
Amine Sadek