Hachemi Sahnouni : «J’ai répondu à l’invitation d’Ouyahia car je ne vois pas d’autre solution»
Invité de la chaîne Echorouk TV, mardi soir, l’ancien membre de la direction du FIS dissous, Hachemi Sahnouni, ne s’est pas dérobé aux questions qui lui ont été posées sur l’invitation qu’il a reçue pour participer aux consultations sur la révision constitutionnelle, invitation qui a fait couler beaucoup d’encre. D’entrée, Hachemi Sahnouni déclare qu’il ne représentait que lui-même dans ce débat et dans le rendez-vous auquel il a accepté de prendre part, et que ses propos ne devraient pas être lus à chaque fois comme des déclarations du FIS ou de ce qu’il en reste. Selon lui, «le FIS est divisée et éclaté». Il justifie son attitude favorable par rapport à ces consultations, en disant que «depuis la loi de la rahma, j’ai toujours participé à toutes les démarches œuvrant pour l’arrêt de l’effusion de sang, raison pour laquelle je n’ai jamais refusé des invitations à des dialogues pour la réconciliation», a-t-il affirmé. Mais il dit que son attitude ne doit nullement être interprétée comme une caution apportée au pouvoir en place : «Si j’y vais, insiste-t-il, c’est encore une fois pour donner mon avis, et parce que ce sont les seuls interlocuteurs et que nous n’avons pas d’autre choix.» Revenant sur la période ayant précédé l’arrestation des deux dirigeants du parti dissous, Ali Benhadj et Abassi Madani, en juin 1991, Hachemi Sahnouni révèle ce que le patron du DRS, le général Toufik, lui a dit au summum de la crise. Ce dernier s’est, selon Sahnouni, montré très ferme à l’encontre d’Ali Benhadj, en le mettant en garde contre les insultes et les menaces récurrentes qu’il proférait contre l’armée, «faute de quoi, nous allons sévir et appliquer la loi», lui aurait lancé le chef des services de renseignement. D’ailleurs, les deux dirigeants du FIS dissous n’ont pas tardé à être arrêtés pour incitation à la violence. Autre révélation de Sahnouni : le pouvoir aurait, selon lui, demandé à d’anciens membres du FIS, dont Abassi et Benhadj, de reconstituer le parti avec de nouvelles têtes et leur aurait promis d’agréer leur nouvelle formation politique. Parmi les personnes approchées, il y aurait aussi Madani Mezrag, l’ex-chef de l’AIS. Info ou simple ballon-sonde jeté par Hachemi Sahnouni ?
R. Mahmoudi