La face cachée du Mondial brésilien : suicides en série dans une tribu indienne dans l’indifférence

Un communiqué de l’organisation non gouvernementale Survival International lance un véritable cri d’alerte sur la situation d’une tribu indienne brésilienne. Cette organisation tente de braquer les projecteurs sur les habitants autochtones de ce pays qui s’apprête à accueillir la Coupe du monde football que les médias internationaux et les gouvernements du monde entier ignorent. Des études locales montrent, en effet, que le taux de suicide chez ces Brésiliens de souche est le plus élevé au monde. L’année dernière, 72 membres au moins de la tribu guarani se sont donné la mort suite à la spoliation de leurs terres ancestrales. Ce taux a presque triplé au cours des deux dernières décennies, indiquent ces sources qui militent pour le recouvrement par ces populations opprimées et ignorées. Tandis que le public mondial s’apprête à vivre un mois de fête footballistique et que les grands groupes mondiaux et médias se frottent les mains pour les bénéfices juteux qu’ils vont engranger à cette occasion, les Indiens du Brésil se battent pour défendre leur territoire ancestral. Des affrontements violents ont, en effet, eu lieu entre les manifestants indiens et la police à la veille du lancement de cet événement planétaire. Survival International nous apprend que les Guarani, qui vivent au milieu de grands domaines agricoles du sud du Brésil, «ont perdu la plupart de leurs terres» et que la plupart d’entre eux «vivent dans des conditions sordides au bord des routes ou dans des réserves surpeuplées où alcoolisme, maladies, violence et suicides sont monnaie courante». Le géant mondial de la boisson gazeuse et un des principaux sponsors du Mondial-2014, l’américain Coca-Cola, «est impliqué dans le scandale de l’accaparement des terres qui a apporté misère et mort aux Guarani», dénonce cette ONG qui explique que «Coca-Cola s’approvisionne en sucre auprès du géant américain de l’alimentaire Bunge – qui à son tour achète la canne à sucre produite sur la terre qui a été spoliée aux Guarani». Le plaisir que procure le football ne doit pas occulter les souffrances de ce peuple causées par des multinationales américaines cupides et un gouvernement brésilien obnubilé par la croissance au détriment d’une minorité dont les droits sont bafoués.
Karim Bouali