Le juge Trévidic se rendra en Algérie dans les prochains jours

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a assuré, aujourd’hui mardi, lors de son passage sur France Inter, que le juge antiterroriste français Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'assassinat des moines français de Tibhirine en 1996, pourrait être autorisé à se rendre en Algérie «dans les jours qui viennent». Fabius, qui revenait d’une visite de travail de deux jours en Algérie, a insisté sur le fait que les autorités algériennes ne refusent pas la venue de ce juge. Le MAE français précise avoir eu des assurances du Premier ministre Abdelmalek Sellal et du ministre des AE Ramtane Lamamra. Le juge Trévidic avait reporté son voyage en Algérie à deux reprises en raison d’absence d’une autorisation officielle. Le Quai d’Orsay s’est déjà exprimé sur le sujet lors de l’annonce du report de la visite du juge Trévidic, le 30 mai dernier. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, avait en effet assuré qu’il ne s’agissait pas d’une annulation. «La visite de M. Trévidic à Alger en novembre dernier s'est bien déroulée et a constitué une étape positive dans l'exécution de cette demande d'entraide. Les autorités judiciaires françaises et algériennes sont actuellement en contacts étroits pour préparer la prochaine visite de M. Trévidic en Algérie, dont le principe n'est pas remis en cause et qui devrait se tenir prochainement», a précisé le porte-parole, selon lequel «il est de l'intérêt de tous de connaître la vérité et notamment les circonstances de la mort des moines de Tibhirine». Il exprime aussi toute sa confiance dans «la qualité de la coopération en matière d'entraide judiciaire entre l'Algérie et la France». Le juge doit se rendre avec des experts à Tibhirine pour faire exhumer et expertiser les têtes des sept moines, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère près de Médéa et exécutés par les hommes du sanguinaire Djamel Zitouni. Une exécution que son organisation, le GIA (Groupe islamique armé), avait revendiquée. Certaines voix malintentionnées en France avaient tenté de semer le doute en évoquant une possible bavure de l'armée algérienne. Ce qui a été exclu par tous les experts en la matière et même par l’un des moines qui a échappé au rapt des hommes de Zitouni. Le juge Trévidic exhumera les têtes pour en avoir, peut-être, le cœur net.
Rafik R.
 

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