Un journaliste français raconte sa «minute» avec Bouteflika
Sébastien Krebs, reporter d’Europe 1, qui a accompagné Laurent Fabius lors de sa visite en Algérie, raconte à son média sa «minute» avec le président Abdelaziz Bouteflika. «Il n’y avait qu’une caméra française et une caméra algérienne. On ne nous a laissés entrer qu’une minute seulement, pour accompagner Laurent Fabius venu saluer le président algérien. On a alors découvert un homme immobile, déjà installé dans son fauteuil quand le ministre est entré dans la pièce», a-t-il témoigné, affirmant avoir été frappé par son «regard figé et parfois dans le vide». «Pour le saluer, il a juste tendu sa main droite. Sa main gauche, elle, est restée totalement immobile. Son visage paraissait extrêmement immobile. Pas de sourire, pas d’expression, les yeux un peu dans le vague. La voix faible et hésitante, le président algérien s’est exprimé dans un petit micro discret, relié à des enceintes, pour qu’on l’entende bien dans la pièce», a-t-il poursuivi, précisant que Laurent Fabius a félicité le président algérien pour sa réélection, au nom de François Hollande. «Abdelaziz Bouteflika a d’ailleurs demandé des nouvelles du président français et parle même des orages qui ont touché la France», a relevé encore le journaliste d’Europe 1, assurant avoir quitté la salle d’audience juste après. En se référant à des témoins de l'entretien, Sébastien Krebs a indiqué que Bouteflika était «entré très vite dans le vif du sujet : la situation en Syrie, en Libye. Il y a quelques moments un peu décousus parfois, mais globalement, il paraissait au fait des grands dossiers». Le reporter de ce média français dit avoir été également frappé par le lieu de la résidence d’Abdelaziz Bouteflika «qui ressemble d’ailleurs plus à un grand complexe de vacances avec tennis et piscine, d’immenses terrasses et salles à manger, qu’à une résidence présidentielle». Il a souligné le fait qu’elle était située «au milieu des champs et est totalement vide, abandonnée», «loin du siège du gouvernement et même très loin des bureaux de la Présidence».
S. Baker