Les souscripteurs à la formule LPP ont-ils été floués ?
Les souscripteurs à l’AADL transférés vers le programme du logement promotionnel public (LPP) ont-ils été floués par les autorités ? La réponse mérite, en effet, d’être posée, vu le nombre de dossiers de postulants «égarés» par les services de l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI), qui a remplacé les fameux EPLF. Des dizaines de citoyens dont nous avons recueilli les témoignages affirment leur consternation devant l’indifférence affichée par les responsables de l’ENPI face à leur détresse, que ce soit au niveau de l’agence Alger-Est de Bab Ezzouar ou au niveau de la direction générale située dans le quartier de Saïd Hamdine, à Hydra. Les concernés ont pourtant déposé leurs dossiers en bonne et due forme, et reçu en contrepartie des récépissés de dépôt. Mais, en fin de compte, lorsque plusieurs d’entre eux se sont rapprochés des agences où ils ont déposé leurs dossiers, ils ont été surpris d’apprendre que ces derniers étaient introuvables. N’est-ce pas là le summum du mépris à l’égard des citoyens qui pensaient que leur calvaire allait prendre fin avec l’acceptation de leurs dossiers ? «Je me suis présentée à l’agence de Bab Ezzouar pour vérifier la suite donnée à mon dossier et là, stupéfaite, on m’a dit qu’il n’y avait aucune trace à leur niveau. On m’a orientée vers la direction générale à Saïd Hamdine. Là aussi j’ai eu droit à la même réponse», témoigne une des postulantes qui ne sait à quel saint se vouer tant elle n’a trouvé aucun interlocuteur au niveau de l’organisme public censé prendre en charge les doléances des citoyens en la matière. Mais les victimes de ces agissements ont décidé de ne pas se laisser faire. Une réunion et un sit-in sont prévus vendredi dans l’après-midi pour faire le point sur ce problème et examiner les moyens de protester contre ce déni qui ne dit pas son nom. Ces personnes dont les dossiers n’ont pas été acceptés par l’AADL, car leurs salaires dépassaient le seuil fixé par la loi, ont été réorientées, par les autorités, vers la nouvelle formule LPP, créée à l’occasion pour prendre en charge le cas des postulants dont le revenu mensuel est compris entre 6 et 12 fois le SMIG. Une clientèle potentielle appartenant à la «classe moyenne supérieure», dont les effectifs se sont renforcés à la faveur des récentes augmentations de salaire. L’ENPI, une structure publique chargée de promouvoir le logement de type promotionnel, semble déjà submergée par un problème qu’elle n’arrive, visiblement, pas à gérer.
Amine Sadek