Ben Laden à Copacabana
Par M. Aït Amara – La qualification de l’Algérie au Mondial brésilien nous a permis de réaliser une nouvelle exportation hors hydrocarbures : notre matière grise. Le monde entier a pu constater, via YouTube, cette chimie du cerveau chez une dizaine de supporters algériens surexcités, hurlant dans le métro : «Oussama Ben Laden !» (voir lien ci-dessous). Partis en conquérants, ces jeunes ont pris à la lettre les consignes des imams qui, à travers les mosquées du pays, n’ont cessé de les exhorter, depuis le jour où les Verts ont obtenu leur ticket pour la Coupe du monde, à «profiter de leur séjour au Brésil pour y répandre l’islam». C’est donc munis d’un ordre de mission du ministère des Affaires religieuses que nos supporters ont foulé le sol du pays de la Samba pour y faire fermer la plage de Copacabana ou, à tout le moins, interdire le port du string sur le sable doré de Rio de Janeiro. Parmi ces jeunes, il est fort à parier qu’il s’en trouve plusieurs qui sont partis flamber l’argent offert gracieusement à des milliers de jeunes par Bouteflika à travers l’Ansej, et dont une partie a déjà été consacrée à l’achat de ces voitures rutilantes qui sillonnent nos rues et boulevards sans but ni motivation. Combien de start-up ont été créées grâce à ce dispositif d’«encouragement» de la libre entreprise ? Combien de logiciels ont été conçus ? Combien de produits ont été manufacturés et exportés ? Combien de diplômés ont été recrutés grâce à la réussite de ces micro-entreprises fictives ? Combien d’argent a été rapporté au Trésor public en contrepartie de ces crédits à profusion ? Combien de ces nouvelles sociétés ont été primées à l’étranger ? Le pouvoir, désirant se maintenir jusqu’à ce que Dieu décide pour nous, a retardé le déclenchement de cette bombe mais il ne l’a pas désamorcée. Cette scansion du nom du terroriste Oussama Ben Laden – là-bas – n’est que le faible écho d’une alarme qui annonce un tumulte – ici. Le rapiéçage et le barbouillage dans lesquels ont excellé les tenants du régime actuel finiront par dénuder la poutre corrodée par la manigance, qu’ils ont réussi à couvrir momentanément à l’aide du papier vert. L’édifice contrefait s’écroulera bien un jour sur notre tête.
M. A.-A.
P. S. : des lecteurs nous signalent que cette vidéo a été tournée dans le métro de Londres. Quoi qu'il en soit, cela ne change rien aux faits relevés dans notre éditorial. Il suffit de remplacer Copacabana par Big Ben, avec le soleil en moins.
https://www.youtube.com/watch?v=HJeVaxDxzik
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