La Grande Mosquée d’Alger sur les traces de l’autoroute Est-Ouest
Le projet controversé de la Grande Mosquée d’Alger, dont le coût s’élève à plus d’un milliard d’euros, accuse un énorme retard. Le constat a été fait par le nouveau ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, selon lequel les travaux qui sont au ralenti ont déjà accusé un retard de 7 mois qui ne peut que se répercuter négativement sur le délai de livraison fixé à 48 mois. Le projet devrait être achevé fin 2015. Mais au rythme où vont les choses, ce projet va connaître les mêmes travers que celui de l’autoroute Est-Ouest dont les travaux ne sont toujours pas achevés, cinq après la fin du délai réglementaire de sa livraison. Mohamed Aïssa a précisé, dans un entretien à l'Agence presse service, que le taux d'avancement des travaux n'a pas dépassé les 25% et affirme dans ce sillage que le projet «ne sera pas réceptionné dans un délai de 48 mois comme promis». Un délai supplémentaire a déjà été accordé à l’entreprise chinoise en charge des travaux. Selon le ministre, le retard est dû à «une mauvaise coordination entre les composantes humaines en charge du projet». Ce défaut de coordination est à attribuer au fait que la réalisation du projet est confiée à des bureaux d'études de différentes nationalités, canadienne, allemande, chinoise et algérienne. Comme mesure pour pallier ce déficit de coordination, le ministre annonce le renforcement de l'Agence nationale chargée de la construction de la mosquée en professionnels nationaux et étrangers. Mohamed Aïssa compte profiter de sa rencontre la semaine prochaine avec les bureaux d'études allemand et canadien pour «la reprise des travaux en juillet prochain» afin de donner un coup de starter au projet. Le projet de la Grande Mosquée d’Alger, dont l’emplacement et le coût, jugés exorbitants, ont suscité une forte polémique, a été lancé officiellement le 20 mai 2012. Par ailleurs, les imams bénéficieront d'une indemnité allant jusqu'à 60% du salaire mensuel. Le ministre assure que ses services œuvrent à revaloriser le régime indemnitaire des imams afin de répondre à leurs revendications. Ces efforts toucheront également la formation que le ministre estime encore insuffisante. Il indique à cet effet que son département travaillait en coordination avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Rcherche scientifique afin de former les imams à la pédagogie des sciences et de la technologie.
S. B.