Face au déficit de légitimité : Sellal ordonne aux ministres de se rapprocher des citoyens
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a instruit les membres de son gouvernement de redoubler d’efforts afin de susciter plus d’engouement de la part des citoyens pour le plan d’action que l’Exécutif a présenté dernièrement au Parlement. Une note aurait ainsi été envoyée aux ministres pour leur demander de multiplier les occasions de se rapprocher des Algériens à travers leurs activités respectives, aux fins de rendre plus «attrayant» aux yeux de l’opinion publique le programme du gouvernement, pour les cinq prochaines années. Face au peu d’intérêt accordé aux actions annoncées et l’inexistence d’échos favorables, Abdelmalek Sellal s'échine apparemment à «vendre» malgré tout son programme présenté comme une panacée à tous les maux du pays. Une démarche qui prouve que le gouvernement est convaincu, au fond, qu'il accuse un immense déficit en termes de légitimité après le taux d'abstention historique enregistré lors de la dernière élection présidentielle. La désaffection des citoyens sera, en plus, aggravée ces trois prochains mois par la Coupe du monde de football, le Ramadhan et les grandes vacances d'été, alors que, de son côté, le gouvernement s’apprête à donner l’illusion d’un travail acharné même pendant la période estivale, en interdisant les congés à ses cadres et en programmant des sorties sur le terrain et des activités intensives. La rentrée s'annonce en tout cas décisive pour le staff de Sellal qui craint de probables turbulences sociales et tente de trouver une porte de sortie pour combler le décalage entre le discours et la réalité du terrain : crise de logement insolvable, chômage en hausse, lutte contre la corruption inefficace car peu enthousiaste… Le test réussi de l’opposition toutes obédiences confondues ayant organisé la conférence pour la transition menée par la CNTLD est, par ailleurs, un signal fort que le gouvernement ne peut ignorer. Il continue pourtant avec les mêmes pratiques et les mêmes réflexes bureaucratiques pour tenter de convaincre l’opinion publique déçue par un programme gouvernemental quasi vide.
Meriem Sassi