L’ANC remettra sa charte politique à Bouteflika, Gaïd-Salah et Toufik
L’Alliance nationale pour le changement (ANC) remettra une copie de sa charte politique aux premiers responsables du pays, à leur tête le président de la République. «Notre charte sera remise prochainement à la Présidence, à l'état-major et au DRS, ainsi qu'aux participants à la rencontre du 10 juin», a assuré cette entité politique qui aspire au changement pacifique, dans une déclaration rendue publique aujourd’hui. L’ANC entend ainsi marquer «la nature transparente et déterminée» de son action, réitérant sa disposition, affirmée dans son appel du 27 avril 2014, à « participer à un changement réel à travers une période de transition consensuelle incluant le pouvoir actuel». L’ANC se démarque des consultations sur la révision de la Constitution qu’elle considère comme «un nouveau viol politique». Pour l'ANC, «une Constitution démocratique ne peut être que l'aboutissement d'un processus démocratique transitionnel et doit reposer sur un large consensus populaire». Cette nouvelle entité politique, qui se veut un instrument des luttes populaires pour l'instauration de l'Etat de droit et de la démocratie, considère ainsi «la prochaine révision constitutionnelle comme une nouvelle étape du processus de confiscation du droit du peuple algérien à l'autodétermination individuelle et collective amorcé dès l'indépendance». Pour cette «alliance» contre nature pour certains, en ce sens qu’elle regroupe en son sein des islamistes et des démocrates, «le pouvoir s'enfonce dans un déni total et une fuite en avant en organisant un simulacre de consultations politiques autour de la révision constitutionnelle». Elle estime qu’«une constitution légitime ne peut pas demeurer, comme c'est le cas depuis plus d'un demi-siècle, cet instrument modifiable au gré des rapports de force qui se succèdent au sein du pouvoir». L'ANC salue dans ce sillage «toutes les initiatives qui visent à rassembler les forces et personnalités politiques autour de la nécessité d'imposer un changement radical et pacifique». La rencontre du 10 juin 2014 ayant regroupé des personnalités et des partis aux orientations politiques et idéologiques divergentes est pour elle «une heureuse initiative». «Les membres fondateurs de l'ANC agissent depuis des années pour établir des passerelles entre les forces politiques représentatives et conclure, à l'image du Contrat national, des accords politiques capables de mettre un terme à la crise multidimensionnelle que vit l’Algérie depuis des décennies», a-t-on précisé. L’ANC insiste sur sa revendication d’un changement «non violent». Comme valeurs et principes, l’ANC affirme évacuer la religion du champ politique, défend le respect de la liberté de culte, la séparation du civil et du militaire, la restructuration des services de renseignement et plus globalement les mécanismes de contrôle démocratique des forces armées, et enfin renforcer l’identité algérienne.
Rafik M.