Le MDS renvoie dos à dos le pouvoir et l’opposition

Dans une déclaration qui s’apparente à un véritable réquisitoire, le Mouvement démocratique et social s’est violemment attaqué au pouvoir en place, mais sans épargner l’opposition qu’il accuse de faire le jeu de ce dernier. Dans sa diatribe contre le processus de consultation qu’entreprend, actuellement, le pouvoir dans la perspective d’une révision constitutionnelle, le MDS va jusqu’à mettre dans le même sac cette action et celle sur la transition démocratique lancée par l’opposition. La conjoncture politique est marquée par deux initiatives similaires dans la forme comme dans le fond. Elles se laissent ainsi la possibilité de faire jonction, au moment approprié, autour des intérêts liés au néo-libéralisme adossé à la rente», accuse, en effet, le MDS qui, décidément, ne met pas de gant pour dénoncer l’alternative proposée par les partis et personnalités nationaux. «D’un côté, fort de sa victoire à une présidentielle biaisée, le pouvoir lance des consultations autour de la Constitution, de l’autre, des personnalités et des partis, masquant qu’ils assument, eux aussi, la responsabilité de la crise avec son lot de crimes barbares, de régression, de misère et de désespoir, se réunissent pour évoquer le principe d’une nouvelle transition», relève le MDS qui s’élève, à cette occasion, contre le silence observé «sur la répression qui s’abat sur tout mouvement de protestation de la société». Il cite, à cet effet, les cas de la condamnation d’un internaute qui avait fait circuler une vidéo dénonçant les agissements de policiers et du harcèlement financier du journal El Fedjr, ainsi que l’absence de débat dans les médias publics. La présence des islamistes, notamment parmi ceux qui ont cautionné ou revendiqué le terrorisme dans les années 90 aux consultations engagées par le pouvoir et l’opposition n’agrée pas le MDS qui met en garde contre l’amnistie générale qui se profile déjà dans le débat national. «Au nom de la réconciliation nationale ou de la plateforme de Sant’Egidio, tous tournent le dos à l’exigence d’en finir avec l’arbitraire dont l’expression la plus spectaculaire et la plus tragique est donnée par l’amnistie accordée aux égorgeurs islamistes et à la police politique pour toutes ses atteintes aux droits de l’Homme depuis l’indépendance. La constitutionnalisation de la réconciliation devient une exigence de cette pseudo-opposition qui déroule ainsi le tapis rouge à une amnistie générale», peste le MDS. Pour ce parti, «les deux démarches prétendent vouloir sauver la nation, alors que leurs initiateurs exercent un chantage permanent sur la société et que leurs attitudes velléitaires visent à la désorienter. Ils espèrent ainsi leur faire accepter un nouveau compromis quand leurs exigences sont de l’ordre de la rupture. Les uns et les autres prennent ainsi le risque de faire durer la crise et de la porter de nouveau à un niveau de dangerosité élevé pour l’unité de la nation et l’intégrité du territoire ».
Sans présenter d’alternative concrète aux initiatives politiques en cours, le MDS, qui appelle à «un travail de mobilisation de la société pour mettre en échec l’arbitraire et déjouer les manœuvres des uns et des autres», estime, cependant, que «ce n’est ni avec ce pouvoir ni avec cette classe politique, mais bien contre eux qu’il faut engager le changement radical».
Amine Sadek
 

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