Consultations : le FFS joue la carte du «consensus national»
Le Front des forces socialistes (FFS) ira mardi prochain chez Ahmed Ouyahia pour donner son point de vue sur la révision de la Constitution. Ce plus vieux parti de l’opposition dit ainsi prendre part à ces consultations, boycottées par l’opposition et des personnalités nationales influentes, «dans un esprit de consensus et dans le cadre des contacts politiques engagés pour la reconstruction d’un consensus national». Le FFS veut, explique-t-il, saisir cette occasion pour livrer au chef de cabinet de la présidence de la République son point de vue sur «la situation politique et institutionnelle dans le pays». Le parti de Hocine Ait Ahmed dit œuvrer pour un «consensus national» dans lequel se retrouveront à la fois le pouvoir et l’opposition dans toutes ses sensibilités et ses courants. En participant aux consultations sur la révision de la Constitution, le FFS abandonne quelque part son statut de plus grand parti de l’opposition et édulcore son discours de moins en moins critique et tranché. Aujourd’hui, il n’est ni avec le pouvoir ni avec l’opposition. Cela bien qu’il a participé à la conférence nationale pour la transition démocratique. Toujours au nom du dialogue et du consensus national. Depuis sa participation aux élections législatives de 2012 et le retrait un peu plus tard de Hocine Ait Ahmed de la direction du parti, le FFS tente de tracer un nouveau chemin qui va lui permettre de gravir les marches du pouvoir. Pour de nombreux observateurs, sa position par rapport à la présidentielle du 17 avril dernier, à savoir «ni avec le boycott ni avec la participation», était bénéfique pour le pouvoir. Et son rejet d’intégrer le gouvernement semble être beaucoup plus tactique. Il n’est pas exclu que le FFS participe au prochain gouvernement après la révision de la Constitution, lui qui cherche inlassablement depuis trois ans à mettre «un peu de mouvement dans le statu quo» politique actuel.
S. B.