Le nouveau président égyptien Abdelfattah Al-Sissi en visite officielle ce mercredi en Algérie
Nous apprenons de sources sûres que le président égyptien, Abdelafattah Al-Sissi, est attendu à Alger ce mercredi. Le nouveau chef de l’Etat égyptien, élu récemment, aura des entretiens avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika sur des sujets brûlants de l’actualité internationale. L’Egypte tente de se relever d’une crise politique profonde aggravée par une situation financière peu enviable, depuis ce que les médias occidentaux ont baptisé «le printemps arabe». L’Algérie, qui a été épargnée par cette mascarade démocratique élaborée dans les laboratoires des services secrets américains dans le cadre du projet du «Grand Moyen-Orient», est devenue, grâce à une relative stabilité politique et une aisance financière qui la met à l’abri des turbulences, une destination privilégiée pour les responsables politiques arabes et européens. La visite d’Abdelfattah Al-Sissi a vraisemblablement pour objectif de coordonner les efforts des deux plus grands pays du monde arabe face au péril terroriste et aux actes d’hostilité qui ont démembré la Libye et semé le chaos en Syrie. L’Algérie et l’Egypte font face aux mêmes menaces et semblent s’acheminer vers une meilleure coopération dans la lutte antiterroriste. Les nouvelles autorités égyptiennes comptent également sur une amélioration des relations avec Alger pour, notamment, assurer un approvisionnement du marché égyptien en gaz, d’autant que Le Caire a déclaré la guerre aux Frères musulmans et, par ricochet, à leur bailleur de fonds, le Qatar. Fort du soutien de l’Arabie Saoudite et du Koweït, le maréchal Al-Sissi se tourne donc vers son voisin de l’ouest pour mettre un maximum d’atouts de son côté. Une contribution de l’Algérie dans l’effort international de lutte contre le terrorisme islamiste dans le Sahel est la bienvenue aux yeux d’une Egypte confrontée à une vague de terrorisme qui mobilise ses services de sécurité pour faire face à ce phénomène, mais dont le manque d’expérience appelle à une coordination serrée avec l’Algérie. Bien que n’ayant pas condamné l’élection de Mohamed Morsi à la tête du pays, Alger cachait mal une gêne par rapport à l’arrivée des islamistes au pouvoir dans ce pays dont les liens avec l’Algérie sont vieux et profonds. La visite d’Abdelfattah Al-Sissi devrait enterrer définitivement la hache de guerre entre les deux peuples depuis les incidents du Caire en novembre 2009, lorsque l’équipe nationale algérienne de football avait été agressée et que les médias égyptiens avaient insulté nos martyrs. Un rapprochement entre l’Algérie et l’Egypte est fortement souhaité pour juguler le danger d’une déflagration générale en Libye, un pays qui partage ses frontières avec les deux pays.
Karim Bouali