Deux ou trois choses à retenir sur la qualification des Verts et l’organisation des matches au Mondial
Les belles passes, les dribbles, les plongées et les coups de ciseaux ne doivent pas nous faire oublier deux ou trois détails parallèles au déroulement des matches durant ce Mondial 2014. Autrement dit, il y a le football, mais il y a d’autres choses aussi. D’abord, le monde entier doit se rappeler comment et pourquoi le dernier match de poule se joue à la même heure depuis 1986. Cela remonte bien évidemment à un certain juin 1982, à Gijon, la ville espagnole où le groupe de l’Algérie à l’époque disputait les rencontres de qualification au deuxième tour. Bien qu’ayant remporté deux matches sur trois, avec brio, le Onze algérien a été disqualifié à cause d’une traîtrise de la part de deux pays européens limitrophes et complices : l’Allemagne et l’Autriche. Faute de sanctionner les deux équipes et de faire accéder l’Algérie et le Chili qui ont joué honnêtement, la Fifa, faible devant ces deux Etats occidentaux influents, avait dû revoir les règles du jeu pour le Mondial d’après. Depuis, l’écartement injuste de l’Algérie dès le premier tour est devenu un cas de jurisprudence. Le monde devrait en réalité savoir gré à notre pays d’avoir poussé la puissante organisation mondiale de football à prévenir des cas de fraude qui auraient, de toutes les façons, pénalisé les plus faibles. Ensuite, le sélectionneur et les joueurs de l’équipe nationale doivent être reconnaissants envers les journalistes algériens qui les ont «secoués» à travers des critiques acerbes au lendemain de la défaite face à une Belgique dont la prestation fut peu convaincante sur le terrain. Les critiques des médias algériens ont désarçonné Vahid Halilhodzic qui s’en est pris aux journalistes mais qui, sans s’en rendre compte peut-être, a été acculé à revoir sa copie malgré lui pour mieux se comporter face aux deux adversaires suivants, la Corée du Sud et la Russie, coachée par le «grand» Fabio Capello – qui doit ignorer que, chez nous, on dit «seul Dieu est grand». Il y a aussi les supporters qui ont exporté la méthode d’encouragement de leurs clubs respectifs des stades enflammés algériens vers les tribunes brésiliennes, sifflant l’adversaire sans cesse pour le déstabiliser, scandant en chœur et haut des chants à vous donner la chair de poule et brandissant le fameux emblème dont les couleurs vives renvoient au sacrifice d’un million et demi de martyrs. La rencontre qui opposera les Verts à l’Allemagne ce 30 juin sonne comme un air de vengeance. L’Algérie a remporté les deux premières manches : celle du jeu sur le terrain (2 à 1) et celle de l’éthique (indignation générale suite au match truqué face à l’Autriche). La troisième partie devrait achever d’écraser l’arrogance des Allemands. Une victoire est tout simplement possible. Il suffit d’y croire.
Karim Bouali