Le Conseil des notables ibadites s’élève contre la multiplication des assassinats à Ghardaïa
L’assassinat du jeune El-Yassa Aouf le 29 juin dernier à Ghardaïa a suscité de vives réactions de la part des représentants de la communauté mozabite. Atterrés, les membres du Conseil des notables ibadites du ksar de Ghardaïa condamnent cet assassinat abject «intervenu le premier jour du mois sacré du Ramadhan». Les sages du ksar de Ghardaïa s’inquiètent de la multiplication des actes criminels dans la vallée du M’zab. Car le jeune El-Yassa est la huitième victime depuis le début des affrontements entre les populations dans cette wilaya qui plonge dans une véritable psychose sécuritaire. «Ces criminels ne se sont pas limités à cet assassinat. Ils ont également planifié des attaques contre d’autres habitants et ont saccagé sept voitures juste après la prière du matin», dénonce le Conseil qui met en garde les pouvoirs publics quant à l’accentuation de ce fléau qui met en danger les habitants de la vallée du M’zab et attise les tensions entre les populations. Le Conseil des ibadites dit avoir cru aux promesses du gouvernement quant à un règlement définitif de la crise que vit Ghardaïa depuis de longs mois. La dernière visite du Premier ministre a fait renaître l’espoir d’un règlement de tous les problèmes auxquels sont confrontées les populations locales. Le Conseil regrette ainsi que deux semaines plus tard, rien de concret n’a été fait. Et même l’arrivée d’un nouveau wali n’a pas amélioré la situation sécuritaire. Les actes de vols, de pillages et d’agressions sont quasi quotidiens. Pour les sages, la coupe est pleine et la patience des habitants a des limites. Ils invitent les pouvoirs publics à agir rapidement dans le bon sens pour contenir la crise et éviter à la région de sombrer de nouveau dans des violences destructrices. Les notables du ksar de Ghardaïa estiment intenable de continuer à organiser des réunions et des rencontres avec les responsables aussi bien au niveau local qu’au niveau national sans résultats concrets. Selon eux, la population en a marre de cette situation et veut retrouver la paix et la tranquillité d’antan.
S. Baker