Que fera Raouraoua de Gourcuff après l’intervention de Bouteflika en faveur d’Halilhodzic ?

Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, est dans de beaux draps. Lui qui pensait avoir réglé la succession du sélectionneur Vahid Halilhodzic, en négociant avec le Français Christian Gourcuff, se retrouve dans une situation extrêmement embarrassante avec la sortie du président Bouteflika qui a demandé le maintien du Bosnien à la tête des Verts. «Vahid doit rester avec nous. C’est une grande équipe que nous avons», a déclaré Bouteflika en recevant le président de la FAF et le sélectionneur national. Et comme la demande de Bouteflika a sonné tel un ordre, on imagine mal comment Raouraoua va se sortir de ce guêpier dans lequel il s’est mis. Se retrouver avec deux entraîneurs sur les bras, c’est une situation pas facile à gérer. Certes, pour le moment, il reste une inconnue : l’avis de Vahid Halilhodzic, lui qui voulait changer d’air pour diverses raisons, principalement financières. Le club turc de Trabzonsport qui le voulait à tout prix est allé jusqu’à lui proposer un salaire annuel de deux millions d’euros. L’intervention du président Bouteflika contraint le patron de la FAF à revoir à la hausse le traitement de Vahid qui touche déjà un des meilleurs salaires d'entraîneurs au monde. On se demande si le Bosnien pourrait résister à la tentation, lui qui avait trouvé toutes les conditions pour accomplir tel qu’il se doit sa tâche. Cerise sur le gâteau, les supporters algériens ne l’ont jamais lâché et lui ont toujours manifesté leur soutien et solidarité. Seul bémol : le traitement que lui a, souvent, réservé la presse sportive, qui, parfois, a dépassé les limites éthiques et déontologiques. Il en gardera certainement pour longtemps du ressentiment contre elle. Mais la proposition de Bouteflika semble tomber comme du pain bénit. «Ça n’a pas été toujours facile, mais il faut continuer sur cette dynamique. Grâce à notre jeu, nous sommes devenus les chouchous des Brésiliens», a répondu Coach Vahid à la sollicitude de Bouteflika, et avec le sourire. Lorsque le Bosnien dit qu’«il faut continuer sur la dynamique», n’est-ce pas là un message très clair et un plaidoyer pour la poursuite de sa mission à la tête de l’équipe nationale ? On devrait, en tout cas, le savoir très rapidement. Et au cas où Vahid décidait de répondre favorablement à la demande de Bouteflika, que fera Raouraoua de Christian Gourcuff avec lequel tout semble avoir été conclu pour prendre en main les destinées des Verts. Le projet tombera-t-il à l'eau ? Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui se vantait d’avoir «vendu» la candidature de l’entraîneur français au Premier ministre Abdelmalek Sellal, a-t-il finalement échoué dans sa mission, sachant qu'il en a parlé au Premier ministre et non pas au président de la République ? S'est-il précipité en en faisant l’annonce ? Il reste peut-être une porte de sortie à Raouraoua, dans le cas où Halilhodzic, devenu le chouchou des supporters de l’équipe nationale, acceptait de continuer son travail avec l’équipe d’Algérie. Garder le Bosnien comme sélectionneur national et nommer Gourcuff à la direction technique nationale (DTN), un poste pour lequel il est plutôt destiné, lui le formateur dont la compétence est reconnue, mais qui ne dispose d’aucune expérience de sélectionneur. Dans le cas où on déciderait de garder les deux hommes, la facture risque d’être salée.
Amine Sadek
 

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